Campus industriel de l’Écoparc à Saint-Bruno
Le projet Écoparc en construction à Saint-Bruno vient d’établir un jalon important dans la stratégie de développement durable du promoteur Montoni pour la réalisation de ses nouveaux projets immobiliers : l’efficacité énergétique à tout prix, combinée à une empreinte environnementale presque nulle à carbone zéro.
« Contribuer à la lutte aux changements climatiques ainsi qu’à la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) devient un impératif de plus en plus important pour les entreprises. Écoparc est un de nos premiers projets net zéro carbone et, à ce jour, le plus gros. Le campus est constitué de bâtiments écologiques au sein desquels les occupants bénéficient d’espaces verts aménagés et d’un environnement de travail sain et productif. Les locataires qui s’y installent sont des entreprises soucieuses de protéger l’environnement et de décarboner une partie de leurs activités liées à leur entrepôt. » Voilà en résumé la description du projet industriel Écoparc qu’en font les porte-paroles de Montoni.
C’est effectivement un très gros projet immobilier de 450 millions de dollars développé sur un terrain de 4 274 386 pi2à Saint-Bruno, sur lequel deux bâtiments nouvellement construits occupent une superficie de 1,6 million pi2. Pour ce qui reste, le promoteur a réservé un espace de 471 147 pi2 pour la conservation de milieux naturels à haute valeur écologique et 842 114 pi2 d’espaces verts.
Selon Montoni, « Le campus industriel est un projet unique à tout point de vue qui offre à ses occupants de hauts standards de développement durable. Conçu pour devenir la référence en matière de centre logistique du futur, l’Écoparc Saint-Bruno allie sobriété énergétique, préservation de l’environnement et mixité des usages. »
Tout compte fait, le promoteur aspire à ce que ses deux bâtiments obtiennent non seulement la certification de la norme Bâtiment Carbone Zéro du Canada, volet BCZ-Design et BCZ-Performance, mais aussi la norme LEED Or pour le noyau et l’enveloppe. À terme, le projet est conçu de manière à atteindre un bilan carbone zéro en démontrant que les bâtiments n’ont pas eu d’impact sur le climat au cours d’une année d’exploitation.
Pour arriver à ses fins dans ce projet, le promoteur Montoni a défini sa stratégie en quatre volets :
A) Atteindre la meilleure performance énergétique par la mise en place de systèmes mécaniques efficaces avec thermopompes combinés à une enveloppe isolée et étanche permettant de réduire la consommation d’énergie de plus de 75 % pour le chauffage et de 30 % pour la climatisation sur une base annuelle;
B) Produire de l’énergie renouvelable à l’aide de centaines de panneaux solaires pouvant fournir 5 % de l’énergie consommée sur place;
C) Réduire et optimiser la consommation d’eau potable à l’intérieur et à l’extérieur des bâtiments, notamment en récupérant, stockant et réutilisant l’eau de pluie pour combler 50 % de la consommation en eau des appareils de plomberie;
D) Innover en allant au-delà des seuils exigés par la norme du Bâtiment à Carbone Zéro (BCZ) et en veillant à une évaluation suivie sur une année d’exploitation.
Deux éléments importants de la recette
Le promoteur immobilier ne cache pas sa recette pour atteindre ses objectifs. Parmi les premiers éléments mentionnés se trouvent l’enveloppe et la récupération de chaleur pour tempérer l’air frais. « Ces deux éléments représentent en majorité la valeur de l’intensité de la demande en énergie thermique (IDÉT) qui ne doit pas dépasser 34 kWh/m2 par an selon notre zone climatique. »
Le deuxième élément mentionné par le promoteur est l’utilisation de thermopompes aérothermiques capables de chauffer les locaux jusqu’à une température ambiante extérieure de -10 °C avec de bons coefficients de performance (COP.) Ces thermopompes ont également des valeurs EER (ou taux de rendement énergétique) élevées pour leurs performances de refroidissement. Ce choix des systèmes de chauffage et de climatisation permettrait d’atteindre une intensité énergétique du site 25 % supérieure à ce qui est exigé dans le Code national de l’énergie pour les bâtiments– Canada 2017 (CNÉB). Le chauffage par combustion au gaz naturel des bâtiments serait autorisé seulement lorsque les températures ambiantes extérieures dépasseraient les -10 degrés Celsius.
Somme toute, la modélisation préalable de la consommation d’énergie des locaux des bâtiments indiquerait un potentiel de réduction de 58 % des coûts annuels d’énergie.
Deux autres éléments de la certification BCZ
Le promoteur insiste, par ailleurs, sur les deux points (impact et innovation) de la certification BCZ auquel répondrait son projet Écoparc. Le premier point (impact) serait atteint par la réduction de l’intensité de carbone intrinsèque absolue des matériaux entrant dans la construction de ses bâtiments. Cela concerne plus spécifiquement le béton utilisé auquel des scories laitiers (résidus de fonderie) ont été ajoutées en remplacement d’une quantité de ciment.
Le deuxième élément (innovation) correspond à l’ajout au projet de la production d’énergie solaire renouvelable à l’aide de 750 panneaux photovoltaïques pouvant répondre à 5 % des besoins totaux en énergie. Ce pourcentage de production d’énergie renouvelable impacterait aussi positivement la certification LEED et permettrait l’atteinte de trois points sur le crédit d’énergie renouvelable.
Et ce n’est pas un acte de foi ou un vœu pieux du promoteur. Tout est surveillé et mesuré. « Nous avons installé des sous-compteurs pour le gaz naturel et l’électricité afin de nous permettre de mieux comprendre les besoins énergétiques de tous les locataires, de surveiller les tendances de consommation énergétique et de mettre en œuvre des mesures d’efficacité énergétique sur les sites afin de garantir qu’ils fonctionnent tels qu’ils ont été conçus pour les années à venir. Ce sous-mesurage nous permet aussi de gagner un point dans le cadre du crédit LEED mesure de l’énergie avancée. »
Résultat : le projet ne vise rien de moins que la réduction de 60 % des émissions de GES liées aux matériaux entrant dans la construction des bâtiments, ainsi qu’une réduction de 97 % des émissions de GES annuelles liées à l’utilisation de l’énergie lors de l’exploitation des bâtiments.
Des mesures adaptées pour la gestion de l’eau
Au chapitre de la consommation et de la gestion des eaux potables et usées, Montoni se montre très optimiste. « Les aménagements paysagers de l’Écoparc sont conçus de façon qu’il n’y ait aucun besoin en irrigation, les plantations étant indigènes. Tous les appareils de plomberie utilisés dans le projet Écoparc sont certifiés Watersens et leurs débits sont conformes aux exigences, permettant de combler 50 % de la consommation en eau intérieure. »
« Pour soutenir les activités de gestion de l’eau et déterminer les occasions de réaliser des économies en eau ainsi que d’identifier des possibilités d’économies supplémentaires, un sous-comptage est mis en place pour faciliter le suivi de la consommation des locataires. Le système de récupération d’eau pluviale en guise de source de remplacement contribue fortement à la réduction de la consommation d’eau aussi par le biais de la réutilisation de cette eau récupérée. »
Mesures de préservation de l’environnement
Au sujet de questions délicates concernant l’impact environnemental de cette construction à Saint-Bruno sur les milieux humides, le zonage agricole, la biodiversité et la pollution, le promoteur se veut rassurant.
« Nous avons été en mesure de conserver une grande partie de milieux humides. Le terrain faisait déjà partie du Parc industriel de Saint-Bruno-de-Montarville, mais le site sera un développement qui permettra de se connecter au réseau de transport en commun tel que la gare ferroviaire qui se trouve à 500 mètres du site, et au réseau cyclable qui passe directement sur le site. La biodiversité sur les lieux sera plus variée que lorsque le site était composé de friches agricoles. Nos aménagements dans l’Écoparc vont prévoir des bassins de rétention afin de gérer une grande partie des eaux de ruissellement sur le site. Une bonne partie des sols excavés ont été également conservés sur place en talus afin de réduire le nombre de déplacements de camions lourds. »
En résumé, le projet Écoparc de Saint-Bruno présente de nombreuses caractéristiques écologiques qui en feront vraisemblablement une référence en matière de développement industriel durable, surtout pour la certification BCZ.
Principaux acteurs du projet
- Propriétaire promoteur : Montoni
- Partenaire financier : AIMCO
- Entrepreneur général : Monton
- Architecture : Stendel + Reich Architecture inc.
- Architecture de paysage : BC2
- Génie civil et structure : Équipe Laurence
- Génie électricité : Navada
- Génie mécanique : Navada

Vue aérienne des deux énormes bâtiments de l’Écoparc dont plusieurs locaux seront loués à des entreprises industrielles.
Colabor et Master seront les deux premières à s’y loger.
Colabor et Master seront les deux premières à s’y loger.

Perspective du campus industriel Écoparc développé par le promoteur Montoni à Saint-Bruno-de-Montarville.

L’installation de 750 panneaux photovoltaïques vise à combler 5 % des besoins en électricité du projet.
Cet ajout d’équipement fait partie des critères d’innovation considérés pour l’obtention des certifications LEED et BCZ.
