CE QUE VOUS AVEZ PEUT-ÊTRE MANQUÉ... SOIRÉE MENSUELLE DU 13 mai 2024
Le 13 mai dernier, à l’occasion de la Soirée méritas étudiants & anciens présidents, le Chapitre de Montréal a été l’hôte de deux conférences d’intérêt. En voici donc un résumé.
En première partie, M. Martin Roy, Chef d'entreprise de Martin Roy et Associé, est venu discuter de l'Éthique professionnelle : Faut-il braver la CNESST pour réduire les émissions de GES?
Puis, pour le 2e volet de la soirée, le Chapitre de Montréal a accueilli M. Doug Kirchner, Directeur Régional des ventes pour la région du Midwest, basé à Madison, Wisconsin, USA. Cette conférence principale portait sur IAQ – Energy recovery decarbonization & building resiliency.
Conférence technique
ÉThIQUE Professionnelle : Faut-il braver la CNESST pour réduire les émissions de GES?
Présentée par Martin Roy, Chef d’entreprise chez Martin Roy et Associés.
La conférence technique « Éthique professionnel : Faut-il braver la CNESST pour réduire les émissions de GES? » nous a été présentée par Martin Roy, Chef d’entreprise chez Martin Roy et Associés.
Cette conférence portait sur les exigences de la CNESST en matière de ventilation. La CNESST exige des quantités d’air neuf assez importantes comparativement aux standards de conception établis par l’ASHRAE, au Code de l'énergie ou aux codes de construction. Pour illustrer son propos, M. Roy a présenté des exemples de conception de salles de toilettes et d’entrepôts. Dans ces deux cas de figure, les exigences de la CNESST poussent les concepteurs à sélectionner des systèmes de ventilation d’une plus grande capacité que ce que les standards et les guides ASHRAE recommandent. Selon les recherches de M. Roy, dans plusieurs projets, les équipements installés se sont avérés surdimensionnés par rapport aux besoins réels, ayant pour conséquences une augmentation des coûts de construction et d’opération, ainsi qu’une surconsommation énergétique.
Lors de son exposé, M. Roy nous a invité à partager nos impressions sur ses constats. Il a invité les membres de l’ASHRAE à se mobiliser pour faire pression sur la législation afin de clarifier et faire évoluer les normes de notre industrie. Les exigences de la CNESST sont importantes pour protéger le public, mais les critères doivent être justes et réalistes compte tenu du contexte actuel où la décarbonation des bâtiments doit être une priorité afin de luter contre les émissions de gaz à effet de serre (GES). M. Roy affirme que les professionnels peuvent être placés devant le dilemme éthique lorsqu'ils conçoivent un bâtiment : atteindre des taux de ventilation et des conditions ambiantes élevés dictés par la CNESST au détriment de la réduction des émissions de GES et de la décarbonation dudit bâtiment.
Par Mariline Fréchette et Mendy Joseph du comité Édition
IAQ – Energy recovery decarbonization & building resiliency
Présentée par Doug Kirchner, Directeur Régional des ventes pour la région du Midwest, basé à Madison, Wisconsin, USA
La conférence principale « IAQ – Energy recovery decarbonization & building resiliency » nous a été présentée par Doug Kirchner, Directeur Régional des ventes pour la région du Midwest, basé à Madison, Wisconsin, USA.
M. Kirchner a débuté en soulignant que l’origine des systèmes de ventilation avait pour but premier de diluer les contaminants présents dans l’air intérieur. Cette action est particulièrement importante de nos jours sachant que nous passons plus de 89 % de notre vie à l'intérieur, où l'air est souvent plus pollué que celui de l'extérieur.
Au fil du temps, les méthodes de construction et les matériaux utilisés ont beaucoup évolués, mais tout changement vient avec son lot de défis. M. Kirchner cite en exemple qu’en 1900, on utilisait approximativement 50 matériaux différents pour construire un bâtiment. Aujourd'hui, ce nombre est plus de l’ordre de 55 000 matériaux. Plusieurs de ces composants ne sont pas toujours testés ou analysés, sont installés dans nos bâtiments, et leur impact sur la santé est souvent découvert avec le temps, après une exposition prolongée. Une ventilation ou un traitement de l’air déficients peuvent entraîner le Sick Building Syndrome, soit lorsque les occupants ressentent divers symptômes liés à la mauvaise qualité de l'air intérieur.
Les bâtiments modernes, conçus pour être de plus en plus étanches afin de conserver l'énergie, peuvent être une source du Sick Building Syndrome lorsque les contaminants restent emprisonnés à l'intérieur et, conséquemment, diminuent la qualité de l'air. Il ne s’agit pas seulement de diluer et d'évacuer des odeurs et des gaz comme le monoxyde de carbone, le dioxyde de carbone ou le radon, il faut également voir à réduire l’exposition à toutes sortes de contaminants. M. Kirchener cite notamment les particules fines (PM2,5), les formaldéhydes, les composés organiques volatils totaux (COVT) ou l’ozone. La dilution par la ventilation permet de réduire la concentration des contaminants et de réduire l’exposition et les risques pour la santé. Nous devons donc relever le défi de décarboner nos bâtiments tout en assurant une ventilation améliorée.
En conclusion, Doug Kirchner a mis en lumière l'importance de maintenir une bonne qualité de l'air intérieur des bâtiments. Il a également insisté sur la nécessité de garder un esprit critique face aux innovations techniques afin d’étudier leurs lacunes et, de ce fait, continuer à parfaire nos connaissances.
Par Mariline Fréchette et Mendy Joseph du comité Édition