CE QUE VOUS AVEZ PEUT-ÊTRE MANQUÉ... SOIRÉE MENSUELLE DU 17 AVRIL 2023
Le 17 avril dernier, le Chapitre de Montréal a eu le privilège de recevoir quatre spécialistes (M. Michael Jemtrud, M. Carlo Carbone, Mme Linda Otis et M. Antoine Mathys) qui sont venus nous parler de la rénovation énergétique profonde (DEEP ENERGY RETROFIT) pour les bâtiments à vocation commerciale et institutionnelle, à l’occasion de la Soirée Hydro-Québec
Les soirées-mensuelles sont toujours l'occasion de moments privilégiés de réseautage
Mme Audrey Belley, déléguée commerciale grande puissance à Hydro-Québec a prononcé les mots d’ouverture de la soirée consacrée à la rénovation profonde de bâtiments (Deep energy retrofit). Elle a introduit les trois conférenciers de la soirée.
Audrey Belley lors de son discours d'ouverture
La conférence comportait trois parties : La construction hors site et l’évolution de la préfabrication, la présentation de la Chaire Architecture, énergie et environnement et le projet pilote en cours au Centre socioculturel de l’Île-Bizard.
Mr Carlo Carbone, professeur à l’UQAM et collaborateur au sein de la Chaire Architecture, énergie et environnement a présenté la première partie. Celle-ci concernait la construction hors chantier avec un préambule historique dont l’objectif était de faire connaître l’évolution de la préfabrication à travers le siècle dernier et de montrer comment les crises de diverses natures, comme par exemple, les crises économiques, ont été source d’innovation dans ce domaine.
Carlo Carbone lors de sa présentation
Il a aussi expliqué le principe de la construction hors site ou hors chantier et ses avantages. Ainsi, l’assemblage des composants de bâtiments en usine avant leurs installations au chantier permet de manière évidente d’économiser du temps et de la main-d’œuvre. Par contre, d’autres avantages comme la réduction des déchets et de l’empreinte carbone, de même que l’augmentation de la productivité ne font pas l’unanimité.
À l’époque, tout comme le Fordisme dans le domaine de l’automobile, cette technique était employée pour la production de masse, donc une production axée sur des modèles de bâtiments identiques. Aujourd’hui, la production en usine est personnalisée grâce à des techniques modernes de digitalisation. La préfabrication s’étend à la construction volumétrique de boîtes, de panneaux et de pièces.
En conclusion, M. Carbone a évoqué l’idée que la crise climatique actuelle pourrait ouvrir la voie à de nouvelles innovations dans ce domaine.
Mme Linda Otis, gestionnaire de projets à Hydro-Québec, a pris le relais pour présenter le projet de rénovation profonde de la chaire de recherche de McGill en indiquant qu’il est localisé dans la vitrine technologique NOVA 35 d’Hydro-Québec. Elle a expliqué que l’Université McGill a mis sur pied une initiative composée de groupes de recherche regroupés sous l’appellation « DeCARB Group » dont la mission est de s’intéresser à tous les aspects de la décarbonation. La Chaire Architecture, énergie et environnement fait partie.
Linda Otis lors de sa présentation
La chaire, quant à elle, est dirigée par M. Michael Jemtrud, professeur affilié à McGill et concentre ses efforts sur la rénovation énergétique en profondeur. L’objectif est d’adapter les solutions au contexte québécois, d’expérimenter leur reproductibilité, et de développer les compétences, la capacité de production et l’adoption de la méthode, tant par l’industrie que par les consommateurs. L’approche est basée sur des initiatives similaires aujourd’hui bien implantées en Europe.
L’un des objectifs du projet pilote est d’identifier les barrières au déploiement de ces solutions novatrices dans le marché québécois. Il vise également à démontrer la faisabilité économique d’un bâtiment rénové à l’aide de la préfabrication et dont la performance permettra des économies d’énergie de plus de 80%. Il s’agit de proposer des panneaux permettant d’augmenter l’étanchéité et l’isolation de l’enveloppe en y combinant des systèmes mécaniques performants.
Les défis à relever pour entamer cette transformation du marché de la rénovation sont nombreux. Les plus importants sont l’évaluation du potentiel de bâtiments concernés par ce type de rénovations au Québec et de développer la capacité de production soit, en bonifiant l’offre de la centaine de compagnies qui œuvrent déjà dans ce domaine, ou en construisant de nouvelles usines.
Le choix du Centre socioculturel de l’île-Bizard situé dans la ville de Montréal ne s’est pas fait au hasard. Son architecture simple, sa construction qui date des années 70 et sa vocation communautaire en faisaient un candidat de choix. De plus, ce type de bâtiment métallique existe dans environ 350 municipalités, ce qui représente un potentiel de reproductibilité intéressant. Les écoles (potentiel de 3 500 bâtiments) et les bâtiments de type multilogement du portefeuille immobilier de la SHQ (7500 bâtiments) sont les cibles d’étude de la chaire.
La chaire compte plusieurs partenaires (Gouvernement du Canada, Gouvernement Du Québec, Hydro-Québec, SHQ) et travaille en collaboration avec plusieurs équipes de recherche universitaires (Carleton, UQAM, Toronto, …), des laboratoires de recherche (Canmet Energie, Hydro-Québec (LTE)) et plusieurs autres partenaires publics, dont la Ville de Montréal et des entreprises privées.
Enfin, l’architecte Antoine Mathys, chef d’équipe des solutions architecturales au sein de la Chaire de McGill, a donné des détails sur le processus d’Energy Sprong (saut énergétique) qui a été développé en 2010 aux Pays-Bas pour des bâtiments résidentiels à loyer modique. Ce processus comporte en premier lieu, la numérisation 3D du bâtiment, puis la conception des panneaux, leurs transports et l’installation au chantier. Plusieurs exemples de projet existent en Amérique du Nord, dont un en Alberta et un au Massachusetts.
Le projet à l’île Bizard représente un « archétype » d’un grand nombre de bâtiments au Québec tels les petits garages, bâtiments commerciaux, arénas, etc.. L’installation de panneaux préfabriqués sur les murs et le toit, le remplacement des portes et fenêtres (triple vitrage) et l’ajout de systèmes mécaniques appropriés visent à réduire l’énergie de chauffage de 80%. Les matériaux qui seront utilisés devront aussi être écologiques. Pour le choix de la bonne composition des panneaux, des tests en laboratoire à l’Université de Carleton, Ontario, seront réalisés en condition réelle dans des boîtes climatiques. Actuellement des tests de performance thermique sont en cours sur l’enveloppe existante.
En conclusion, l’équipe a répondu à de nombreuses questions de l’auditoire.
De gauche à droite: Hervé Franck Nouanegue, Mathieu Rondeau, Carlo Carbone, Antoine Mathys, Linda Otis,
Michael Jemtrud, Sylvain Provencher et Audrey Belley
Par Cédric Daval ing., Comité édition
Merci également à nos exposants présents lors de cette soirée exceptionnelle !
Enertrak
Enviroair
ITC Technologies
Trane
DANIEL ROBERT APRÈS AVOIR ÉTÉ TIRÉ AU SORT.
FÉLICITATIONS À LUI!
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