CE QUE VOUS AVEZ PEUT-ÊTRE MANQUÉ... SOIRÉE MENSUELLE DU 14 NOVEMBRE 2022
Le 14 novembre dernier, le Chapitre de Montréal a eu le privilège de recevoir 3 conférenciers à l’occasion de la Soirée prestige Énergir. Encore une fois cette année, l’événement a eu un franc succès et affichait déjà complet avant le début de la soirée.
Mathieu Rondeau accompagné des conférenciers de la soirée
Conférence technique
L’ingénieur en mécanique du bâtiment et de la décarbonisation
Présentée par M. FRANÇOIS DUSSAULT, ing. Directeur Efficacité énergétique et M. FÉLIX ROBERT, ing., M.Sc., CEM Chargé de projet en efficacité énergétique, les deux chez Ambioner
Pour la première partie de la soirée, le Chapitre de Montréal a eu le plaisir d’accueillir messieurs François Dussault et Félix Robert de la firme d’ingénierie Ambioner. Leur conférence portait sur l'importance du rôle de l’ingénieur mécanique vis-à-vis du défi de décarbonation des bâtiments que nous tentons de relever collectivement. Ils ont présenté leur réflexion sur l’importance de l’approche à adopter face à ce challenge. La disponibilité de l’hydroélectricité, laquelle ne génère pas directement de gaz à effet de serre, est intéressante pour le Québec, mais présente aussi des enjeux. Les conférenciers ont démontré l’importance d’en être conscient pour contribuer adéquatement à la décarbonation des immeubles actuels et futurs. La conférence a permis d’aborder 3 éléments: la définition de la décarbonation, les programmes de subvention les plus communs et une étude de cas.
DÉFINITION
La décarbonation peut être définie comme une stratégie visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) liées aux combustibles fossiles nécessaire à la construction et à l’exploitation d’un bâtiment. Elle vise la réduction du carbone intrinsèque et des GES opérationnels.
L’objectif de la décarbonation est la carboneutralité qui peut être distinguée en 3 niveaux: l'élimination complète des GES liés aux combustibles fossiles, l’atteinte du net-zéro carbone et la certification Zéro-carbone (voir image 1.1). Pour messieurs Dussault et Robert, le gaz naturel renouvelable (GNR) a un rôle à jouer dans l’atteinte de la carboneutralité des bâtiments.
Image 1.1 : Décarbonation, carboneutralité et GNR
LES PROGRAMMES DE SUBVENTION
Il existe plusieurs programmes de subventions qui peuvent aider les propriétaires à atteindre la carboneutralité. Messieurs Dussault et Robert citent le Programme Écoperformance du Ministère de l'Environnement, de la Lutte contre changements climatique, de la Faune et des Parcs (MELCCFP), le programme Solutions efficaces d’Hydro-Québec et les programmes de Energir. Les conférenciers insistent sur le fait que tous les programmes ont comme dénominateur commun l’efficacité énergétique. Sauf exception, la décarbonisation en convertissant un combustible fossile vers de l’électricité 100 % résistive ne cadre dans aucun programme de subvention. Ils rappellent également que l’objectif n’est pas de baisser les coûts d’opération, mais bien les GES. En conséquence, la période d’amortissement des projets de décarbonation est plus longue et les programmes présentés peuvent agir en appui. Finalement, un peu comme pour la gestion des matières résiduelles, la gestion de l’énergie doit viser dans l’ordre, les “4 R”: la réduction des besoins énergétiques, la récupération de chaleur, le remplacement des technologies vers des technologies à zéro GES et finalement les rapports de suivi de la performance énergétique.
ÉTUDE DE CAS
Les conférenciers ont ensuite présenté une étude de cas. Le projet examiné se situe au Québec, il se limite à la mécanique du bâtiment, il avait pour objectif de réduire l’empreinte de carbone et il ne visait que les équipements de CVAC. Messieurs Dussault et Robert ont expliqué à la suite les 6 avenues à considérer dans le projet, soit:
- la conversion à l’électricité
- l’utilisation d’un réseau caloporteur vs un réseau de distribution électrique
- l’utilisation de l’aérothermie ou de la géothermie
- le stockage thermique
- la biomasse
- le gaz naturel renouvelable
Les informations présentées ont permis de soulever les pièges à éviter et de mettre en perspective certaines pistes de solutions.
CONCLUSION
Pour terminer, Messieurs Dussault et Robert ont exprimé les conclusions suivantes:
- Le marché est en mode décarbonation et les ingénieurs doivent adapter leur pratique;
- Le retour sur l’investissement des projets de décarbonation n’est pas que monétaire;
- Les réseaux d’eau chaude doivent être étudiés par rapport aux résistances électriques “traditionnelles”;
- Même si la démarche est la même, la solution de décarbonation est unique à chaque bâtiment;
- Les projets de maintien d’actifs et de mise aux normes sont une opportunité pour la décarbonation, car ils permettent d’éliminer les silos.
À la fin de leur exposé, les conférenciers ont rappelé aux participants que chacun a un rôle à jouer dans la décarbonation des bâtiments et que nous devons tous être conscients du contexte global et des effets collatéraux.
Par Mariline Fréchette ing., Comité édition
Consultez la présentation de la conférence en format PDF.
De gauche à droite : Fériel Acher, Félix Robert et François Dussault
Conférence principale
Mise à jour sur le développement du GNR et purification du biométhane
Présentée par M. Donald Beverly, ing., Lead expertise énergétique chez Groupe DATECH
Pour la deuxième conférence de la soirée, le Chapitre ASHRAE de Montréal a eu le plaisir d’accueillir M. Donald Beverly, qui est venu présenter les dernières mises à jour en matière de développement du Gaz Naturel Renouvelable (GNR), ainsi que les étapes de purification du biométhane nécessaires à la production du GNR.
CONTEXTE
D’abord, il convient de rappeler que pour Energir, le GNR est un des quatre (4) piliers de la vision d’avenir, soit:
- L’efficacité énergétique
- L’injection de gaz renouvelable dans le réseau de gaz naturel
- La complémentarité entre le réseau gazier et électrique
- La diversification vers de nouveaux vecteurs de croissance durable
La production de GNR évolue rapidement au Québec et bénéficie d’un soutien politique et financier croissant. Les projets de GNR progressent à travers tout le Québec.
DÉFINITIONS
M. Beverly a débuté son exposé en donnant quelques définitions et en retraçant l’histoire du gaz naturel Québec. Le gaz de ville qui contient 50% d’hydrogène (H2) et 35% de méthane (CH4) a été distribué à Montréal de 1836 à 1957. En 1957, le gaz naturel, composé de 95% de méthane remplace de gaz de ville. C’est la naissance de la Corporation de gaz naturel du Québec. Puis, dans les années 80, les premières usines de méthanisation font leur apparition. Au Québec, l’usine de biométhanisation de EBI Énergie entre en fonction en 2003. On y produit du GNR-1, c’est-à-dire du gaz naturel renouvelable de première génération. Le gaz naturel renouvelable est formé de la même molécule de méthane que le gaz naturel conventionnel. La seule différence est que sa production provient d’un procédé de biométhanisation. Ce procédé génère des impuretés qui sont tolérées et acceptables et font en sorte que le GNR peut substituer au gaz naturel conventionnel.
M. Beverly distingue 3 générations dans la diversification progressive de la génération de GNR : le Biométhane (GNR-1), le GNR-2 issu de la pyrolyse et de la méthanation des résidus de bois et finalement l’ajout d’hydrogène (GNR-3) produit par la conversion de l’électricité.
M. Beverly présente différents secteurs stratégiques de l’économie québécoise qui peuvent contribuer à la production de GNR :
- L’industrie agroalimentaire par la valorisation des résidus de fabrication des aliments;
- Le secteur agricole par les fumiers, les lisiers ou les résidus de culture;
- Les régions et les municipalités par les matières organiques résiduelles, les boues de traitement des eaux usées ou le biogaz émis par les sites d’enfouissement;
- L’industrie forestière par la biomasse forestière résiduelle et le GNR-2.
LE PROCÉDÉ
Après avoir mis la table avec les définitions, M. Beverly explique les différentes étapes de production du GNR. Il existe différentes sortes de digesteurs anaérobiques pour produire le GNR. Si on prend l’exemple d’une usine de traitement du gaz d’enfouissement, il faut d’abord capter le gaz, puis on l’achemine au traitement. M. Beverly passe en revue les différentes étapes de traitement pour éliminer successivement toutes les impuretés indésirables et obtenir la concentration de méthane souhaitée. Ces étapes comprennent notamment des absorbants, des adsorbants et de la chemisorption. Évidemment, une fois les étapes complétées, un suivi de qualité est effectué afin de s’assurer que le GNR injecté dans le réseau rencontre les normes. Ceci peut être fait par chromatographe et par densité relative.
CONCLUSION
La présentation de M. Beverly a permis aux membres présents de mieux comprendre l’évolution de la production du GNR au Québec. Elle a aussi permis de comprendre les différentes étapes de traitements nécessaires avant l’injection du gaz dans le réseau de distribution. Une conférence très intéressante qui a suscité beaucoup de questions et de commentaires de la part de l’auditoire.
Le chapitre de Montréal vous invite à participer à la prochaine soirée-conférence qui aura lieu le 16 janvier prochain. C’est un rendez-vous!
Par Mariline Fréchette ing., Comité édition
Consultez la présentation de la conférence en format PDF.
De gauche à droite : Shawn Walton, Donald Beverly et Raphael Duquette
Merci également à nos exposants présents lors de cette soirée exceptionnelle !
JESS LTÉE
De gauche à droite : Carlo De Luca, Johnny Mansour, David Subramaniayer, Patrick Victor, Anthony Nagy, Nicolas Trakakis, Luis Melgares, Philippe Belisle-Moreau, Yvon Julien, Robert Massa et Albert De Luca
MASTER / AERCO
De gauche à droite : Belhajji El Mehdi, Charles Gautier, Whitley Nketiah et Maxime Brazeau
TRILEX
De gauche à droite : Patrick Binette et Alexandre Pion
IPEX et RINNAI
IPEX - Patrice Beauchemin et Guillaume Laquerre / RINNAI - Doan Huu-Phuong et François Nantel
Cette soirée aura permis à de nombreux étudiants d'être présent.
Merci à eux.
Simon Guérin fût l'heureux gagnant d'une carte cadeau SAQ lors de notre tirage au sors mensuel. Félicitation !
De gauche à droite : Shawn Walton et Simon Guérin
Courez la chance de gagner, vous aussi, en donnant votre avis dans les sondages d'évaluation envoyés après chaque souper-conférence !
Notre prochain rendez-vous pour la soirée mensuelle sera le 16 janvier 2023. On vous attend en grand nombre !