CE QUE VOUS AVEZ PEUT-ÊTRE MANQUÉ...SOIRÉEs MENSUELLEs DU 30 MAI et 12 SEPTEMBRE 2022
Le 30 mai dernier, à l’occasion de la Soirée spéciale développement durable, le Chapitre de Montréal a reçu entre-autres M. David Saint-Germain, ing., vice-président, Technologie chez Hilo, une filiale d’Hydro-Québec qui bâtit l’intelligence énergétique de demain.
Le 12 septembre dernier, le Chapitre ASHRAE de Montréal a accueilli M. Benoit Rodier, Directeur du développement des affaires chez Le Cimco réfrigération ainsi que M. Francis Lacharité, Directeur des ventes chez Services énergétiques R.L. (SERL).
Conférence du 30 mai 2022
Rôle et impacts de l'internet des objets (OIT) dans les bâtiments de demain : bâtir la centrale virtuelle du Québec
Présentée par M. David Saint-Germain, ing., vice-président, Technologie chez Hilo
CONTEXTE
M. Saint-Germain a débuté la présentation en nous rappelant le contexte actuel auquel nous faisons tous face : les changements climatiques. Il nous a parlé de son récent voyage à Hawaï, où se trouve sur le volcan Mauna Loa, loin des centres urbains et des sources de pollution et prêt de la ville d’Hilo, un observatoire de la NASA ainsi qu’un centre de collecte de données de la ‘National Oceanic and Atmospheric Administration’. Ce dernier a été installé il y près de 50 ans pour suivre les niveaux de gaz atmosphérique. Sans grande surprise, les observations de ce centre démontrent des niveaux de CO2 atmosphérique toujours à la hausse et une augmentation du delta de température moyenne mondiale. Les écosystèmes n’ont pas le temps de s’adapter à ces changements trop rapides.
M. Saint-Germain a comparé le réchauffement climatique à la fièvre. Nous rappelant qu’une fièvre d’un 1 degré C, c’est un inconfort, mais qu’à 3-4 degrés C, c’est un sérieux problème pour le corps humain. Il en est de même au niveau de la chimie de la planète pour laquelle une augmentation de 3-4 degrés C entraînerait des impacts énormes sur les plantes, animaux à sang-froid, mollusques, insectes, etc. Les engagements actuellement pris par les États sur la réduction de leurs émissions, s’ils étaient tenus, mènent à un réchauffement de cette ampleur selon le deuxième rapport du GIEC. Bref, les gouvernements ne font pas assez pour éviter le pire dans leurs engagements actuels.
M. Saint-Germain nous a rappelé qu’Hydro-Québec prévoit dans son dernier plan stratégique une augmentation de la consommation d’électricité au Québec de 20 TWh sur un horizon de 10 ans. Il y a définitivement place à l’amélioration puisque la consommation énergétique par habitant est très élevée au Québec et au Canada comparativement au reste du monde.
Pour atteindre l’objectif de carboneutralité de nos gouvernements à l’horizon 2050, on parle d’un besoin de 100TWh d’ici 2050, nous devons donc miser sur la décarbonation, la maximisation des infrastructures. La décarbonation apporte un aspect de volatilité liée aux habitudes de consommation et à la production variable. 50% de l’énergie consommée au Québec sert au transport, cette charge additionnelle sera progressivement intégrée au réseau électrique, d’où l’importance d’assurer une répartition optimale de la charge en synchronisant la consommation et la production et en les rendant le plus linéaires possibles, c’est-à-dire avoir un coefficient d’utilisation le plus élevé possible des infrastructures. M. Saint-Germain voit cela possible grâce à la technologie tels les batteries et autres moyens de gestions des ressources énergétiques distribuées pour gérer la pointe, accompagner les clients dans leur comportement ainsi que pour accroître l’efficacité énergétique.
UN RÉSEAU À L’ÉQUILIBRE
M. Saint-Germain a par la suite rappelé la notion de la production électrique et l’importance de l’équilibre du réseau. Au Québec, lorsque la demande et la production sont à l’équilibre, la fréquence du réseau est de 60Hz. Une surconsommation ou sous-consommation par rapport à la production fait légèrement varier cette fréquence. Donc chaque action consommant de l’électricité à assurément une incidence sur les moyens de production afin de garder le réseau à l’équilibre. En période de pointe, cela implique parfois de faire appel à des achats de blocs d’énergie à l’étrange responsable de l’émission de GES en fonction de leur provenance.
Les ressources énergétiques distribuées (REDs), tant en termes de gestion comportementale que de différentes sources de production décentralisée auront à jouer un rôle de plus en plus grand lors de la transition énergétique. Cette introduction va changer la façon dont le réseau est équilibré et la technologie doit être au service de ces besoins pour y arriver.
LA CENTRALE VIRTUELLE
M. Saint-Germain a poursuivi sa présentation en expliquant le concept de centrale virtuelle. Le but premier d’une centrale virtuelle au Québec est l’écrêtage de la pointe hivernale. Il définit une centrale virtuelle comme étant un agrégateur de ressources énergétiques distribuées (RED) contrôlées comme une seule unité pour fournir des services au réseau. Donc, par exemple, une réduction de la demande en puissance durant les périodes de pointes tout en maintenant un certain niveau de confort, en fonction du choix des occupants, le tout en limitant les impacts collatéraux sur le réseau.
L’écosystème présenté par M. Saint-Germain est celui où le centre de contrôle du réseau d’Hydro-Québec, via un DERMS (Distributed Energy Management System), viendrait demander à la centrale virtuelle d’Hilo de réduire la demande en puissance des différents agrégateurs liés à cet écosystème en contrôlant des différentes REDs disponibles à ce moment.
Au niveau plus spécifique du bâtiment, il y a un ensemble de technologies disparates qui peuvent toutes servir à gérer le réseau de différentes façons. Par exemple, des batteries, au lieu de génératrices pourraient gérer la pointe où fournir de l’électricité en cas d’urgence selon le type d’application. Concernant la mobilité électrique, la gestion de flottes, mais également la gestion des bornes dans les stationnements commerciaux et les condos sont des REDs qui pourraient être mis à contribution par la centrale virtuelle, sachant que les véhicules électriques seront de plus en plus présents au cours des années à venir.
M. Saint-Germain a mentionné que la gestion intelligente de la puissance assure un contrôle intégré et automatisé des systèmes clés et des REDs, tant au service des bâtiments CI que de la centrale virtuelle. Deux niveaux de contrôle seraient présents dans le bâtiment CI, un central pour l’orchestration des différentes ressources afin d’optimiser la combinaison des différentes fonctions réseau. L’autre, le contrôle local de l’opérateur du bâtiment avec les outils de suivi énergétique pour gérer la participation des équipements, de visualiser les actions en cours, la gestion de l’enveloppe, la rémunération, la puissance maximale appelée (PMA) et plusieurs autres aspects d’intérêts pour l’opérateur du bâtiment.
LES ENjEUX
M. Saint-Germain a terminé sa présentation en parlant des enjeux auxquels ils doivent faire face.
Le premier est l’interopérabilité et le ‘Future proofing’. Plusieurs idées ont été données afin de mitiger ces enjeux. Par exemple, l’utilisation de protocoles reconnut tel IEEE 2030.5 conçu pour la gestion des REDs en aval du compteur ou encore certaines exigences liées à l’implantation des bornes de recharges qui pourraient être demandées lors de la construction de nouvelles habitations multifamiliale.
Les enjeux de la puissance maximale appelée, du confort des occupants et de l’uniformisation des données, topologies et sémantiques ont également été brièvement abordés.
CONCLUSION
En résumé, la transition énergétique nous amène à avoir à faire preuve de flexibilité au niveau de la gestion des ressources énergétiques distribuées dans le futur afin de mieux gérer la pointe hivernale et les autres enjeux du réseau électrique. La centrale virtuelle est un moyen technologique intéressant permettant d’utiliser ces REDs de façon optimale pour mitiger ces enjeux. Les années à venir apporteront assurément leur lot d’opportunités et d’enjeux à prendre en compte à ce niveau au fur et à mesure que la transition énergétique poursuivra sa trajectoire.
Par Samira-Hélène Sammoun ing., Comité édition
Première conférence du 12 septembre 2022
CO2: Le choix naturel face aux changements climatiques
Présentée par Benoit Rodier, ing., Directeur du développement des affaires chez Le Cimco réfrigération.
SURVOL DE LA CONFÉRENCE
Lors de cette conférence, M. Rodier nous a parlé du CO2 comme réfrigérant de choix dans le contexte des changements climatiques. Il a présenté les avantages des systèmes utilisant ce réfrigérant ainsi que leurs progressions comme systèmes de choix dans le monde au cours des 10 dernières années. Plusieurs études concernant ce réfrigérant ont également été présentées. M. Rodier nous a rappelé que le Québec est un précurseur du côté nord-américain pour l’installation de ces systèmes de plus en plus courante dans le domaine du marché d'alimentation et des arénas entre autres.
Différentes configurations de systèmes nous ont été présentées ainsi que plusieurs cas concrets d’installations récentes tant au Québec qu’ailleurs. Les mythes sur les craintes liées à son utilisation ont également été démystifiés lors de la conférence.
CONCLUSION
En résumé, le CO2 peut être un réfrigérant de choix dans la lutte aux changements climatiques. Plusieurs configurations sont disponibles pour répondre aux différents besoins des utilisateurs. Le savoir-faire est disponible au Québec pour répondre aux besoins de la clientèle.
Par Samira-Hélène Sammoun ing., Comité édition
Consultez la présentation de la conférence en format PDF.
Deuxième conférence du 12 septembre 2022
Électrification de la production de chaleur
Présentée par Francis Lacharité, ing., MBA, Directeur des ventes chez Services énergétiques R.L. (SERL)
SURVOL DE LA CONFÉRENCE
M. Lacharité a fait un survol des technologies disponibles dans le cadre de la transition énergétique. Entre autres, il a présenté les chaudières électriques à haut et bas voltage, les chaudières hybrides et les thermopompes. Puisque les chaudières électriques sont actuellement grandement utilisées, il a passé en détail les différentes considérations de choix d’équipement et de conception pour un système à l’eau chaude et à vapeur.
M. Lacharité a discuté des avantages et inconvénients des différentes technologies de chaudières électriques ainsi que des mises en garde à prendre en considération lors du choix de votre équipement.
CONCLUSION
En résumé, si vous désirez électrifier votre production de chaleur, plusieurs technologies s’offrent à vous. Chacune comporte ses spécificités et il est important de bien les connaître avant de faire un choix pour la conversion de votre source d’énergie combustible vers l’électricité.
Pour ne rien manquer des conférences d’intérêts et de leur contenu, nous vous invitons à vous inscrire aux prochains soupers-conférences du chapitre de Montréal. Au plaisir de vous voir parmi nous cette saison.
Par Samira-Hélène Sammoun ing., Comité édition
Consultez la présentation de la conférence en format PDF.
MERCI À NOTRE PARTENAIRE DE LA SOIRÉE
Notre prochain rendez-vous pour la soirée mensuelle sera le 17 octobre. On vous attend en grand nombre !