Le gaz naturel renouvelable, un atout de taille dans la lutte contre les GES

QU'Est-CE QUE LE GNR?

Le gaz naturel renouvelable est un gaz naturel de source 100 % renouvelable qui permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de deux façons : d’abord en remplaçant une énergie fossile par une énergie renouvelable, ensuite, en évitant les émissions de méthane liées à l’enfouissement des matières résiduelles organiques.

Les avantages du gaz naturel renouvelable dans un contexte de décarbonation

Avec la hausse attendue du prix du carbone à moyen et à long termes, la mise en place d’un parcours de décarbonation jumelant efficacité énergétique et GNR permettrait aux clients d’Énergir de réduire considérablement leur empreinte carbone liée à l’utilisation du gaz naturel.

L’injection accrue de GNR pour sa consommation au Québec est une initiative clé d’Énergir, car les bénéfices du GNR sont multiples :

Pour les clients, le GNR est une forme d’énergie renouvelable qui bonifie l’offre énergétique sobre en carbone et qui leur permet de réduire leurs émissions de GES sans avoir à investir dans de nouveaux équipements.
Pour la société, le GNR permet la décarbonation à un coût sociétal compétitif^[1]pour plusieurs segments de marché par rapport aux autres énergies renouvelables. De plus, la filière du GNR permet de valoriser les résidus organiques, et de capter et réduire les émissions de GES de plusieurs secteurs (municipal et agricole, notamment) dans une perspective d’économie circulaire. Le GNR constitue également une nouvelle filière d’énergie renouvelable produite localement qui favorise le développement économique régional.

[1] En fonction des prix du GNR prévus par Énergir au courant de cette période, selon les contrats d’approvisionnement en GNR d’Énergir jusqu’en 2030.

Pourquoi recourir à une analyse du cycle de vie?

Le cycle de vie du gaz naturel fossile et du gaz naturel renouvelable suscite plusieurs questions et préoccupations chez nos parties prenantes, nos clients et nos investisseurs.

Dans le but de mieux comprendre et de mieux maîtriser sa chaîne d’approvisionnement, Énergir a demandé au Centre international de référence sur le cycle de vie des produits, procédés et services (CIRAIG) de réaliser le profil environnemental du gaz naturel distribué au Québec en se basant sur une approche cycle de vie.

Cette étude porte sur :

les impacts environnementaux de notre chaîne d’approvisionnement (et plus particulièrement l’impact des émissions de GES);
la comparaison des impacts environnementaux (et plus particulièrement des émissions de GES) de notre chaîne d’approvisionnement avec celle des produits pétroliers pour différents usages;
le potentiel de réduction des impacts environnementaux de notre chaîne d’approvisionnement (et plus particulièrement des émissions de GES) par un changement des pratiques d’approvisionnement.

Une étude du cycle de vie est donc un outil d’aide à la décision en matière environnementale qui permettent de prendre en compte toutes les étapes du cycle de vie d’un produit ou d’un service.

Qu’est-ce qu’une analyse de cycle de vie ?

Il s’agit d’une analyse qui sert à quantifier les impacts environnementaux potentiels associés à l’ensemble du cycle de vie d’un produit.

Le cycle de vie du gaz naturel renouvelable

Le cycle de vie du gaz naturel renouvelable dépend principalement de la source des matières organiques résiduelles qui constituent les intrants de son processus de production.

Le CIRAIG a étudié les impacts climatiques issus de la production de GNR créé à partir de fumier animal, d’eaux usées, de sites d’enfouissement et de matières organiques résiduelles.
Le GNR comporte plusieurs avantages environnementaux :
- À l’étape de la production : La production de GNR permet de capter et de valoriser les émissions de méthane biogénique générées par des activités usuelles dans les secteurs d’où proviennent les matières organiques, car elles servent d’intrants au processus de biométhanisation. La production de GNR permet par exemple :
  - de valoriser le biogaz récupéré dans les sites d’enfouissement;
  - d’éviter de la production d’engrais chimiques en les remplaçant par le digestat, un sous-produit du processus de biométhanisation;
  - d’éviter les émissions de méthane et de CO₂ produites par la gestion usuelle du fumier animal et des eaux usées.

Autrement dit, l’un des avantages de la production de GNR tient à sa capacité d’éviter le rejet de méthane biogénique dans l’atmosphère. Ce méthane, c’est la source d’énergie qu’on vient capter et convertir en GNR!

À l’étape de la combustion: Les émissions de CO₂ générées par la combustion du GNR sont considérées comme des émissions biogéniques par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et ne contribuent donc pas aux changements climatiques.

Le GNR : un potentiel carboneutre et même carbonégatif

Tout comme l’hydroélectricité produite au Québec, et bien que le GNR soit une énergie de source renouvelable, sa production et sa distribution produisent des émissions de GES.

D’autre part, comme le montre l’analyse du CIRAIG, les sources de GNR ne sont pas toutes équivalentes en ce qui concerne la réduction des émissions de GES sur l’ensemble du cycle de vie. Toutefois, les secteurs d’activité d’où proviennent les matières organiques (agriculture, municipalités, boues d’épuration, lieux d’enfouissement) peuvent générer d’importantes réductions de GES. Selon la source du GNR, les émissions de GES évitées peuvent même être supérieures aux émissions générées; par conséquent, le GNR peut être carboneutre, voire carbonégatif. Le GNR issu du fumier animal est celui qui permet la réduction la plus importante de l’empreinte carbone.

L’analyse du CIRAIG permet de dégager trois grandes conclusions :

Sur l’entièreté de son cycle de vie, le GNR peut générer des réductions d’émissions considérables tout en favorisant la production locale dans une perspective d’économie circulaire.
La distribution de GNR permet donc de réduire l’empreinte carbone de l’approvisionnement d’Énergir.
Parmi toutes les énergies étudiées par le CIRAIG, la possibilité que le GNR soit carbonégatif permet les plus grandes réductions de GES – incluant l’hydroélectricité !

Une disponibilité accrue pour lutter contre les changements climatiques

Dans le cadre d’une démarche globale de décarbonation, le GNR représente un excellent moyen de réduire ses émissions de GES, parallèlement à d'autres initiatives comme l'amélioration de l'efficacité énergétique, par exemple. C'est pourquoi Énergir continue d'investir dans cette filière et d’augmenter le volume de GNR dans son réseau. Ainsi, tous les clients qui le désirent peuvent maintenant avoir accès au GNR et contribuer à l’atteinte de leurs propres cibles de réduction de GES. À terme, soit d'ici 2030, Énergir vise à ce que le GNR représente au moins 10 % du volume annuel livré pour consommation, ce qui équivaudrait à une réduction annuelle des émissions d’un million de tonnes éq. CO₂.