Les maisons des aînés : le mix énergétique, la solution de choix pour répondre aux requis en développement durable

Annoncé comme « une transformation majeure des milieux d’hébergement pour les aînés », le projet de maisons des aînés (MDA), lancé par le gouvernement du Québec en 2019, a pour objectif de créer des milieux de vie à dimension humaine pour les personnes âgées en perte d’autonomie. Divisés en « unités de vie » modernes et conviviales accueillant chacune 12 résidents, les bâtiments comprennent de 12 à 192 chambres climatisées.

Dans le cadre de ce projet ambitieux, les MDA doivent intégrer les meilleures pratiques en matière de développement durable tout en respectant certains impératifs économiques. Quels sont les défis que l’équipe maître (Bouthillette Parizeau) a dû relever dans ce domaine? Quelles solutions a-t-elle proposées et pourquoi? C’est ce que nous vous proposons de découvrir dans cette étude de cas.

Contexte
Mandat
Solutions
Résultats
Rôle d’Énergir dans ce projet
Conclusion

CONTEXTE

Les maisons des aînés en quelques chiffres

46 bâtiments à travers la province
Superficie totale approximative de 375 000 m²
3 468 lits avec une moyenne de 74 lits/bâtiment
1 GJ/m² de consommation énergétique pour un total de 375 000 GJ/année
Coût de construction : 1,5 milliard $

Répartition des projets

MANDAT

Requis généraux

Créer des unités fonctionnelles de 12 chambres avec leurs espaces de soutien dédiés, comme dans le schéma d'un étage typique présenté à droite.
Respecter les dernières prescriptions en matière de lutte aux pandémies : chaque espace constitue une bulle protégée grâce à une ventilation abondante.
Orienter les chambres vers un espace de vie pour créer un espace animé.

Requis en développement durable

Optimiser l’efficacité énergétique : + 20 % par rapport au CNEB2011 (la référence ASHRAE 90.1-2010 n’est pas acceptée pour démontrer la performance).
Réduire les GES : respect des critères 2 et 3 du PACC2020, soit une utilisation maximale des combustibles de 20 % pour les besoins énergétiques (BEC) et de 15 % de la consommation totale (CTA).
Obtenir la certification LEEDv4 – Healthcare : le nombre de points pour le crédit Énergie et atmosphère varie entre 10 et 17 points selon les bâtiments.
Respecter la norme CSAZ317.2-2015, qui comprend des exigences particulières pour les systèmes de chauffage, de ventilation, et de conditionnement d’air (CVCA) des établissements de soin de santé.

SOLUTIONS

Les choix de l'équipe maître

CHAUFFAGE: EXPLICATION DES CHOIX

Sélectionner la meilleure énergie disponible au meilleur coût

Lors des premières ébauches, une stratégie tout à l’électricité a été envisagée, mais, compte tenu du requis de redondance des chaudières en cas de panne de courant, des génératrices de capacité imposante étaient requises.

L’utilisation de chaudières/chauffe-eau au gaz permet une réduction appréciable de la capacité des génératrices et une économie d’investissement moyenne de l’ordre de 4 M$ par rapport à l'utilisation de chaudières 100 % électriques.

Outre la diminution considérable des coûts d’immobilisation, les chaudières au gaz naturel permettent également une économie de coûts d’opération en gestion de pointe électrique.

Optimiser la gestion de pointe

Lorsque le gaz naturel est disponible, les chaudières/chauffe-eau au gaz sont utilisées pour gérer la pointe électrique, dans le respect des critères 2 et 3 du PACC2020.

La gestion de pointe permet une économie d’énergie non négligeable de l’ordre de 5$/m2. Cela se traduit par une économie moyenne annuelle de 26 000 $ pour une MDA de 48 lits, de 40 000 $ pour une MDA de 72 lits, et de 52 000 $ pour une MDA de 96 lits. L’économie vient de la réduction de la pointe mensuelle, mais également du retrait de l’applicabilité de la pénalité imposée par le tarif M.

Note : cette stratégie de gestion de pointe n’est pas utilisée pour les bâtiments alimentés au gaz propane en raison des coûts élevés du gaz propane par rapport au gaz naturel.

Technologies envisagées et non retenues

Solutions des équipes de concept

Selon les équipes de concept, certaines variabilités peuvent être observées sur les divers projets. Les plus importantes sont les suivantes :

Systèmes à 100 % d’air extérieur avec récupération
Refroidisseurs récupératifs
Récupération sur l’air extérieur avec des efficacités moindres
Systèmes simple gaine avec réchauffe terminale électrique pour assurer le confort

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RÉSULTATS POUR UNE MDA DE 96 lits

MDA en configuration 96 lits

Le typique hybride – Lebourneuf 96 lits -eQuest

Présentation des résultats par rapport aux requis

Tableau 4 - Sources des économies d’énergie

Tableau 5 - Objectifs reliés au PACC 2020 (donc à retirer du tableau en lui-même)

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Rôle d'énergir dans ce projet

Énergir a participé au projet de MDA en apportant son soutien à l'équipe maître dans la recherche de solutions permettant de répondre de façon optimale aux requis tout en maximisant les montants d’aide financière disponibles. Cette collaboration a notamment permis l'octroi de subventions d'un montant moyen de 70 000 $ pour les MDA de 96 lits dans le cadre du programme Nouvelle construction efficace.

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Conclusion

Dans un contexte nécessitant de concilier économies d'énergie et de coûts, réduction des GES et confort des utilisateurs, le mix énergétique (la bonne énergie au bon endroit et au bon moment) s'est avéré la solution la plus viable pour les maisons des aînés. Si le choix des technologies peut varier en fonction du contexte local, l'utilisation combinée et complémentaire du gaz et de l'électricité permettra de livrer des MDA conformes en tous points aux exigences du gouvernement. À ce jour, 34 MDA sur les 46 annoncées sont déjà en chantier, dont la grande majorité devraient être livrées d'ici l'automne 2022.