CE QUE VOUS AVEZ PEUT-ÊTRE MANQUÉ...SOIRÉE MENSUELLE DU 18 octobre 2021
Le 18 octobre dernier, à l’occasion de la Soirée de reconnaissance des donateurs, de nombreux participants se sont rassemblés en personne au Club Saint-James et sur Internet pour la diffusion en direct de la deuxième soirée conférence de la saison 2021-2022. Lors de cette soirée, le Chapitre a remercié la générosité des donateurs à la recherche et à la fondation des bourses étudiantes ASHRAE. Pour ceux qui désirent donner, vous pouvez le faire ici.
Première conférence
Réglement des différends dans les projets de construction - Gestion et préparation de réclamations
Présentée par M. Eric Davies, ing., P.Eng., Directeur - Est du Canada, Revay et associés
Pour la première conférence de la soirée, le Chapitre ASHRAE de Montréal a eu le plaisir d’accueillir M. Eric Davies, qui présente pour la première fois depuis le début de la pandémie de la COVID-19. Le sujet de présentation porte sur les différentes stratégies pour régler les coûts non prévus en construction. Il a travaillé sur un vaste éventail de projets comprenant, entre autres, des centrales électriques, des hôpitaux, des travaux de construction de tunnels, des installations portuaires, des terminaux aéroportuaires, ainsi que d’autres édifices institutionnels au Canada, aux États-Unis et à l’international.
Par définition, une réclamation est une demande, faite par l’entrepreneur ou le donneur d’ouvrage, de compensation financière relative à un contrat. Dans un premier temps il est important d’avoir le moins de réclamations possibles pour pouvoir bien les régler de manière efficace. Pour ce faire, il est important en tant que mandataire de bien lire le contrat, documenter les travaux, et envoyer les avis exigés dans un délai de 15 jours. Si cela ne suffit pas la réclamation doit être envoyée en due forme dans un délai de 120 jours.
Les informations devant être contenues dans la réclamation sont :
- Les causes des réclamations de l’entrepreneur (changements, conditions imprévues, ingérence du maître de l’ouvrage sur l’échéancier) ou du maître de l’ouvrage (inexécution, retards, ou malfaçons);
- La gestion de la documentation afin d’adéquatement établir un lien de causalité (photographies, rapports journaliers, références aux documents contractuels, etc.);
- Le calcul des dommages tel que le montant des dommages est celui qui permet à la partie qui les réclame de se retrouver dans la même position financière que si la faute contractuelle ou l’évènement donnant lieu au recours n’avaient pas eu lieu. Ces coûts sont divisés en deux parties:
- Les coûts encourus au chantier ou en atelier qui peuvent être de nature directs (temps et matériels), indirects (entreposage, assurances, etc.), ou des coûts d’impact résultant des répercussions travaux supplémentaires ou retards (pertes de productivités, rareté de la main d’œuvre, etc.);
- Les coûts encourus au siège social de natures administratives souvent calculé en pourcentage.
CONCLUSION
La présentation de M. Davies nous indique l’importance d’avoir une réclamation qui est claire, concise, complète, crédible, et convaincante. Mais étant donné que la prévention soit meilleure que la guérison, la bonne lecture du contrat, la bonne documentation, et l’envoi des avis exigés sans délais sont primordiales pour efficacement régler les différends dans les projets de construction.
Par Michael Tamir, Comité édition
Consultez la présentation de la conférence technique en format PDF.
Deuxième conférence
ASHRAE 62.1 - Un regard approfondi sur l'IAQP
Présentée par M. Olivier Brodeur, ing., PA LEED BD+C, Directeur, ITC Technologies
Pour la deuxième conférence de la soirée, le Chapitre ASHRAE de Montréal a eu le plaisir d’accueillir M. Olivier Brodeur, qui est venu nous expliquer les différentes méthodes du standard ASHRAE 62.1 – Indoor Air Quality Procedure (IAQP) portant sur les méthodes de calcul pour la qualité de l’air intérieur (QAI). Cette norme touche tous les bâtiments à l’exception des bâtiments résidentiels, des établissements de soins de santé et des bâtiments industriels
CONTEXTE
M. Brodeur débute par une brève mise en contexte. Actuellement, de nombreuses recherches sont en cours sur les impacts de la QAI sur la santé. Selon des données récentes, plus de 90% de la population mondiale serait exposée à de l’air de mauvaise qualité. La Chine et l’Inde sont parmi les pays les plus touchés. En Amérique du Nord, malgré une qualité d’air jugée bonne, on constate tout de même trois fois plus de décès liés à la mauvaise qualité d’air que ceux causés par les accidents de la route. Comme ingénieurs, il convient donc de se pencher sur les façons d’assurer une bonne QAI dans la conception des bâtiments.
DEUX MÉTHODES
M. Brodeur explique qu’il y a 2 méthodes de calculs référencées dans le standard ASHRAE 62.1. La méthode traditionnellement utilisée au Québec est la VRP « Ventilation Rate Procedure ». Cette méthode est dite prescriptive. La seconde méthode, la IAQP « Internal Air Quality Procedure » est apparue en 1981 et est basée sur la performance et nécessite la résolution d’équations différentielles.
La méthode VRP ne peut être utilisée que pour des applications typiques et documentées dans le standard. Si un bâtiment s’écarte des applications standards, la méthode VRP doit être combinée à la méthode IAQP, ou encore la méthode IAQP peut être utilisée seule.
M. Brodeur poursuit en détaillant l’évolution la méthode IAQP. Cette dernière a d’abord été référencée dans le Code de la construction en 2004, mais elle était mal détaillée. Puis, la version de 2016 a permis certaines améliorations, mais c’est seulement depuis 2019 que tous les éléments de la IAQP y figurent (voir figure 2.1)
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Image 2.1 : Évolution de l’IAQP selon les versions
LES ÉLÉMENTS DE L'IAQP
M. Brodeur poursuit en expliquant les éléments de l’IAQP. Les matières préoccupantes se divisent en 2 catégories : les composés de conception (Design Compounds) et les matières particulaires de 2.5 micromètres et moins (Particulate matter 2.5). Il y a une concentration limite admissible pour chacune des matières préoccupantes. Les taux d’émission peuvent être déterminés avec le manuel et l’Annexe N du standard 62.1. Les méthodes de purification de l’air et leur efficacité peuvent être évaluées avec d’autres standards ASHRAE. Le standard ASHRAE 52.2 documente la filtration particulaire et les filtres MERV. Le standard ASHRAE 145.2 documente la purification gazeuse et l’efficacité. L’équation de calcul ou le bilan de masse est détaillé à l’Annexe E de l’ASHRAE 62.1-2019 (voir image 2.2) et peut être illustrée par un schéma de principe (voir image 2.3)
Image 2.2 : Bilan de masse - équation à résoudre
Image 2.2 : Bilan de masse - équation à résoudre
M. Brodeur explique que la VRP tient compte des 2 premiers arguments, tandis que la IAQP ajoute le 3e. M. Brodeur passe ensuite en revue la définition de chaque variable (voir image 2.4). Par ailleurs, le bilan massique est une équation à plusieurs inconnus qu’il est possible d’exprimer de différentes manières en fonction de la variable recherchée (voir image 2.5).
Image 2.4 : Définition des variables
Image 2.5 : Expressions du bilan massique
EXEMPLE SALLE DE CLASSE
M. Brodeur donne ensuite un exemple de calcul pour le design d’une salle de classe de niveau primaire. Le contaminant examiné est le CO2. Dans cet exemple, la salle de classe fait 68 m2 et est destinée à des élèves de 5 à 8 ans, au nombre maximal de 35. La salle est ventilée à partir d’une unité mono-zone comme une thermopompe eau-air, un ventilo-convecteur un VRF. Le débit d’air alimenté est de 640 l/s (1 350 CFM). L’efficacité de la ventilation Ez est estimée à 0,8. Ce paramètre permet de tenir compte de la perte d’efficacité si l’écoulement est court-circuité entre l’alimentation et le retour. Puis, M. Brodeur détaille les hypothèses de design (voir image 2.6).
Image 2.6 : Données de calcul
Dans cet exemple, on voit que la VRP donne un débit de 270 l/s (572 pcm) et l’IAQP sans purification donne un résultat similaire de 263 l/s (557 CFM). Par contre, si on ajoute une méthode de purification, on peut réduire le débit à 186 l/s (394 CFM), soit une réduction de 30%.
Par ailleurs, M. Brodeur souligne que cette démarche doit être faite pour tous es contaminants en présence. Le débit alimenté sera ensuite déterminé par le contaminant exigeant le plus grand apport. M. Brodeur rappelle qu’il faut également tenir compte de la qualité de l’air extérieur. En présence d’un air extérieur de mauvaise qualité, il vaudra mieux réduire l’apport au minimum en augmentant la fraction d’air nettoyé par exemple. À titre indicatif, en 2019, Montréal a enregistré 43 jours de mauvaise qualité d’air, soit lorsque la proportion de matières particulaires (mm 2,5) est égale ou supérieure à 35 mg/m³.
POINTS LEED
M. Brodeur nous rappelle que la méthode IAQP permet d’obtenir des points LEED. En effet, la conception et la vérification de la qualité d’air intérieure basée sur une méthode de performance (Performance-based indoor air quality design and assessment) peut donner jusqu’à 7 points. Le niveau 1 – la conception donne 1 point, le niveau 2 – le mesurage donne de 1 à 3 points et le niveau 3 – la démonstration donne 3 points.
TECHNOLOGIES POUR AMÉLIORER LA QAI
M. Brodeur présente 5 types de technologies qui ont été développées pour améliorer la qualité de l’air intérieur : la filtration mécanique, la filtration électronique, la purification à adsorption, la purification à oxydation photocatalytique et la purification à la lumière ultraviolette germicide. Il rappelle que chaque technologie offre des performances spécifiques et qu’il est essentiel de s’appuyer sur des normes reconnues pour déterminer l’efficacité de chacune d’entre elles comme l’ASHRAE 145.2 et l’UL-2998. Cette dernière permet de confirmer que la technologie n’émet pas d’ozone qui est une matière préoccupante.
Conclusion
M. Brodeur conclut son exposé en expliquant les bénéfices de l’IAQP, soit une meilleure qualité d’air, une réduction des coûts d’investissement grâce à une réduction de l’air frais nécessaire, une réduction des coûts d’opération et des frais énergétiques et la construction de bâtiments plus verts.
Bref, la méthode IAQP est mieux adaptée dans quatre situations :
- Lorsqu’une installation CVC-R plus rentable est souhaitée;
- Lorsqu’une meilleure QAI est souhaitée;
- Lorsque l’air extérieur est de mauvaise qualité;
- Lorsque les espaces peuvent avoir des sources de contaminations inhabituelles.
Finalement, M. Brodeur considère que la méthode IAQP est aujourd’hui accessible, surtout grâce aux informations de l’ASHRAE User Guide. Il nous invite à nous renseigner afin de bénéficier des avantages de cette méthode.
Par Mariline Fréchette, Comité édition
Consultez la présentation de la conférence technique en format PDF.
COUREZ LA CHANCE DE GAGNER DES PRIX
Gagnants des tirages du 18 octobre
Tirage dune carte-cadeau pour l'évaluation des conférences
Après chaque Soirée mensuelle, nous offrons aux participants la possibilité d'évaluer les conférenciers en remplissant un formulaire en ligne qui est disponible dès la fin de votre connexion en format virtuel ou par réception d'un lien par courriel de la soirée si vous partcipez en présentiel. Une carte-cadeau sera tirée en direct lors de notre prochaine soirée mensuelle de la saison 2021-2022. Plus vous participerez plus vous aurez de chances de gagner. Bonne chance à tous! Gagnant du tirage du 18 octobre : Nicolas Barrière, Ville de Montréal
Tirage dune carte-cadeau (valeur de 100$) - Exclusif aux membres
Parmi tous les membres en règles présents du Chapitre de Montréal au Club St-James le jour de l'événement, notre gagnant était Jean-Sébastien Trudel, SQI
Concours - Gagnez vos adhésions !
Les gagnants sont Sébastien Champoux et son invité Patrick Trudel d'ITC Technologies
Nous faisons tirer une paire d'adhésion (le membre et le non-membre participant) parmi les membres qui auront invité un ou plusieurs non-membres au souper-conférence.Vous pourriez gagner votre adhésion ASHRAE Montréal pour la saison 2022-2023. Voir tous les détails et conditions du concours dans notre Actualité du 2 septembre 2021.
MERCI À NOS PARTENAIRES DE LA SOIRÉE