CE QUE VOUS AVEZ PEUT-ÊTRE MANQUÉ...SOIRÉE MENSUELLE DU 10 MAI 2021
Le 10 mai dernier, à l’occasion de la Soirée méritas étudiants et des anciens présidents, le Chapitre de Montréal a reçu M.Paul Pieper, ing. dont la conférence portait sur la récupération d'énergie air-air pour des environnements intérieurs supérieurs dans un contexte de la COVID-19. Puis, pour la deuxième partie de la soirée, le Chapitre de Montréal a accueilli Mme Julia Keen, P.E. et Ph.D., qui est venue nous expliquer comment la satisfaction des employés est un gage du succès des entreprises. De plus pour Mme Keen, la rétention des femmes et une meilleure diversité dans le domaine du bâtiment sont essentielles pour garantir la productivité et rentabilité de notre industrie.
Première conférence
Récupération d'énergie air-air pour des environnements intérieurs supérieurs dans un contexte de la COVID-19.
Présentée par M. Paul Pieper, ing., Directeur de projets spéciaux et vente chez Le Groupe Master
INTRODUCTION
Pour la première conférence de la soirée, le Chapitre ASHRAE de Montréal a eu le plaisir d'accueilli M. Paul Pieper, Directeur de projets spéciaux et vente chez Le Groupe Master.
CONTEXTE ET RECOMMANDATIONS GÉNÉRALES
La présentation de M. Pieper avait pour but de donner les recommandations face à la position de l'ASHRAE sur les aérosols infectieux et les meilleurs moyens d'atténuer la transmission de la COVID-19 pour les environnements intérieurs ainsi que les directives spécifiques de l'ASHRAE concernant les VRE dans ce contexte. Il a fait un survol des technologies commerciales disponibles et les meilleurs moyens de les intégrer pratiquement dans les systèmes de ventilation courants.
M. Pieper a rappelé que la recommandation de l’ASHRAE Board of Directors d’avril 2020 en rapport à la pandémie est de ne pas interrompre les systèmes CVAC : «Ventilation and filtration provided by heating, ventilating, and air- conditioning systems can reduce the airborne concentration of SARS-CoV-2 and thus the risk of transmission through the air. Unconditioned spaces can cause thermal stress to people thatmay be directly life threatening and that may also lower resistance to infection. In general, disabling of heating, ventilating, and air-conditioning systems is not a recommended measure to reduce the transmission of the virus.»
La situation pandémique a apporté les professionnels à poser plusieurs questions à l’ASHRAE. Les recommandations générales de la société sont les suivantes :
- Ventilation for reducing the risk of exposure;
- Effective filtration efficiencies to capture respirable particles;
- The efficacy, safety and implementation of different air disinfection technologies and operating strategies within the enterprise or in public facilities;
- The effect of air distribution, directionality and objects within spaces on exposure risk; and
- Reduced occupancy, and space allocation and room set-up as risk mitigation strategies.
Au niveau de la récupération d’énergie, M. Pieper explique qu’on veut éviter de réintroduire les contaminants de l’air évacué dans l’air neuf lors de cette opération. Il est entré dans le détail des différents endroits où ce type de contamination peut avoir lieu selon le type de système en place.
STANDARDS ET CONSIDÉRATIONS
La section 5.18.2 «Redesignation» du standard d’ASHRAE 62.1-2013 stipule que: «When using any energy recovery device, recirculation from leakage, carryover, or transfer from the exhaust side of the energy recovery device is permitted, provided that Class 2 air shall not exceed 10% of the outdoor air intake flow and Class 3 air shall not exceed 5% of the outdoor air intake flow.»
Ainsi, en restant dans les limites de ces recommandations, la récupération d’énergie est sécuritaire même en contexte de COVID-19. Bien que les fuites ne soient pas prises en compte dans le «exhaust air transfer ratio» (EATR), cela donne tout de même une assez bonne approximation pour prendre les décisions nécessaires. Il a expliqué comment effectuer le calcul du EATR des systèmes et la particularité des différentes classes.
Des données typiques de EATR pour les différents types de récupérateurs ont été présentées. M. Pieper nous a rappelé que tous les systèmes comportent une petite portion de fuite qui peut entrer dans la marge d’erreur même lorsque le manufacturier affiche un EATR de 0% et qu’il faut donc porter une attention particulière dans les applications critiques.
CONSIDÉRATIONS LIÉES AU TYPE DE SYSTÈME
Les différents types de configurations de systèmes ont été présentés. Pour la configuration 4 (image ci-dessous), il n’est jamais recommandé d’installer un système de récupération. Pour la configuration 3, M. Pieper recommande l’utilisation d’échangeur à plaque. Il a expliqué que les configurations 1 et 2 sont à préconiser dans la conception. Il est entré dans le détail pour expliquer les différents types de systèmes et les avantages et inconvénients de chacun au niveau de la récupération. À noter que la configuration 1 comporte une quantité raisonnable de EATR alors que la configuration 2 la minimise.
INSPECTION
En cas d’éclosion, M. Pieper nous a informés qu’il n’y a pas une inspection particulière à apporter au niveau du système de récupération d’énergie autre que l’inspection générale du système de ventilation. Il faut garder en tête de ne pas changer l’opération du système ce qui pourrait causer une réduction de la ventilation du bâtiment. Ainsi lors d’une éclosion, le système de ventilation doit être nettoyé, les fuites d’air inspectées, une vérification de la pression et des filtres sont à effectuer avec les protections individuelles nécessaires pour le personnel d’entretien. De recommandations à ce sujet sont disponibles sur les sites spécialisés (.https://www.nafahq.org/covid-19-corona-virus-and-air-filtration-frequently-asked-questions-faqs-2/)
Dans le cas d’un système avec roue thermique sur un système 100% d’air neuf, un «purge» peut être installé pour réduire significativement le EATR bien que sans ce dispositif, la roue thermique offre déjà les niveaux appropriés pour les classes 2 et 3.
CONCLUSION
En conclusion, M. Pieper est revenu sur le fait qu’un bon niveau de ventilation réduit les risques d’exposition à la COVID-19, et que tous les types de systèmes de récupération d’énergie comportent un certain niveau de fuite sans toutefois ajouter un grand risque supplémentaire. Une attention au niveau du design peut faire la différence dans vos installations et si une éclosion devait arriver, une inspection du système de ventilation doit être effectuée en respectant les bonnes pratiques.
Par Samira-Hélène Sammoun ing., Comité édition
Consultez la présentation de la conférence en format PDF.
Deuxième conférence
Targeting Success - Improve Employee Satisfaction and Profit
Présentée par Mme Julia Keen, P.E. Ph.D., Professor of Architectural Engineering and Construction Science, Kansas City University
La conférence principale du 10 mai dernier portait sur l’importance de la satisfaction des employés et de leur rétention vis-à-vis de la rentabilité et du succès des entreprises dans le domaine du bâtiment. Mme Julia Keen, professeur à l’Université de Kansas City, a débuté son exposé en nous présentant les objectifs de la présentation, soit :
- Identifier les faits et les cas de figure qui influent sur la rétention des employés en ingénierie du bâtiment
- Identifier les embuches fréquemment rencontrées par les femmes et qui ont une incidence sur leur rétention dans le domaine
- Reconnaitre les actions qui peuvent être mises en œuvre par les employeurs
- Communiquer les moyens que les femmes peuvent utiliser pour faire de leur carrière un succès
Par ailleurs, Mme Keen précise d’emblée que sa présentation n’a pas pour objectif de blâmer l’industrie ou de pointer du doigt, il s’agit plutôt d’améliorer notre industrie et de la sensibiliser. Il convient aussi de préciser que la plupart des statistiques présentées par Mme Keen s’appuient sur des données des États-Unis et pourraient être différentes des données canadiennes.
FAITS
Notre industrie fait face à une pénurie de main-d’œuvre, surtout dans le domaine du CVC&R. Par exemple, aux États-Unis, en 2014, il y avait 220 734 emplois affichés, soit le double de la demande dans l’industrie pétrolière et gazière. Avec l’augmentation des retraites des baby-boomers, la demande sera encore plus forte dans les années à venir. Toujours aux États-Unis, les projections indiquent qu’en 2024, le quart des travailleurs seront âgés de 55 et plus et que le tiers d’entre eux aura plus de 65 ans. Mme Keen poursuit en expliquant qu’il n’y aura pas assez « d’hommes blancs » pour pallier à la pénurie et que l’industrie doit tenir compte de la démographie « alternative ». Ainsi, les équipes de travail doivent mieux refléter la composition de la clientèle notamment, en augmentant le nombre de femmes. Cette diversité sera bénéfique, car elle nuance les expériences et élargit la pensée ce qui contribue aussi à l’amélioration de la résolution de problèmes. Mme Keen cite des données qui montrent que les compagnies employant plus de femmes surpassent la compétition en termes de rentabilité. Actuellement, la proportion des femmes dans notre industrie n’est que de 13%, une proportion beaucoup plus basse que d’autres domaines. Bien que les taux d’inscription et de diplomation soient plus élevés, le problème est de garder les femmes au sein de la profession. En effet, les femmes des domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STIM) sont 8 fois plus sujettes à quitter la profession et ont aussi une propension plus élevée à quitter après avoir fondé une famille. L’image ci-dessous illustre le taux de rétention chez les hommes et chez les femmes.
Rétention des hommes vs. femmes dans l’industrie
Pour conclure sur cet aspect, Mme Keen énonce que cette différence n’est pas un « problème de femme », mais plutôt une question d’employeur. Sachant qu’il est très coûteux de recruter, de former et d’intégrer de nouveaux employés, l’industrie doit s’adapter.
OBSTACLES
Mme Keen décrit ensuite les obstacles principaux qui se présentent couramment aux femmes, soit l’image de la profession, la culture au travail et l’équilibre travail-vie personnelle. En ce qui a trait à l’image, les professionnels des STIM sont encore perçus de manière très stéréotypée par le public. Quand on parle d’un ingénieur, on pense tout de suite à un homme très cartésien au look démodé. Ainsi la profession est vue comme peu sexy et aucunement « féminine », car il y a un manque de modèles féminins. Ensuite, quand on parle de culture au travail, on fait référence au sentiment d’appartenance que développent les employés entre eux, des évènements et des activités auxquels ils participent et qui contribuent à l’inclusion au sein de la profession et de l’entreprise. Par exemple, si une femme est la seule ingénieure dans une entreprise et si ses autres collègues féminines sont toutes affectées à des tâches administratives, il sera plus difficile de s’intégrer aux autres ou de s’y sentir comprise ou soutenue. Pour Mme Keen les employeurs doivent favoriser des activités sociales plus inclusives et intéressantes pour les femmes. Ils doivent aussi veiller à augmenter la proportion des femmes au sein de leurs équipes. Les employeurs doivent aussi reconnaitre le talent des femmes à leur juste valeur. Encore aujourd’hui, les femmes sont jugées plus durement que leurs confrères masculins. De plus, les femmes ont une plus grande propension au manque de confiance et elles expriment plus de doutes. Par exemple, selon une étude de Hewlett Packard, les femmes postuleront à une promotion seulement si elles ont 100% des compétences, alors que les hommes tenteront le coup avec seulement 60% des exigences demandées. Mme Keen insiste, la confiance en soi importe autant que les compétences. De plus, la société doit changer sa perception négative de l’assertivité chez les femmes (voir suivante).
Citations à propos de l’assertivité chez les femmes
Ensuite, Mme Keen aborde la conciliation travail-vie personnelle, soit l’équilibre entre les quatre sphères suivantes: santé, famille, travail et amis. Les femmes ont la perception qu’avoir une famille entrave la réussite professionnelle. Celles qui quittent la profession indiqueront plus souvent que les hommes que cela est pour des raisons familiales. Par ailleurs, les femmes œuvrant dans les domaines des STIM ont plus de chances d’avoir un partenaire de vis dans le même domaine, et souvent, c’est la carrière du conjoint qui a priorité sur celui de la femme. Bref, pour Mme Keen, toutes ces « barrières » limitent la progression des femmes au sein de notre industrie.
ACTIONS RECOMMANDÉES
Pour ce troisième volet, Mme Keen nous présente des pistes de solutions. Elle suggère aux employeurs de créer des programmes de mentorat et d’investir dans la formation et le développement de carrière. Il faut aussi assurer la parité dans les opportunités d’avancement de promotion. Elle suggère l’implantation de programmes de conciliation travail-vie personnelle pour tous, pas seulement pour les femmes ou les parents d’enfants, et elle cite comme exemple, les proches aidants. Elle insiste sur le fait que le fait de profiter de ces programmes ne devrait pas avoir d’impact sur les promotions ou les revues de performance. La charge de travail doit également être bien gérée afin que les autres collègues ne soient pas surchargés durant les congés prolongés. L’industrie doit également travailler à changer l’image de la profession au sein du public et doit mettre de l’avant plus d’exemples de succès au féminin. Finalement, Mme Keen interpelle les femmes et leur enjoint de demander ce qu’elles souhaitent et ce dont elles ont besoin. Elles ne doivent pas prendre la critique personnellement. Mme Keen rappelle aussi l’importance de trouver des mentors féminins et de se bâtir un réseau.
Conclusion
En conclusion, Mme Keen nous a présenté comment l’amélioration de la diversité et l’augmentation de la proportion de femmes dans notre industrie sont nécessaires et profitables pour les entreprises, car minimisent le roulement de personnel et maximisent la productivité et les profits.
Le chapitre de Montréal vous donne rendez-vous pour votre prochaine soirée mensuelle le 21 septembre prochain alors que Michael Colicchio vous présentera une conférence sur le contôle BACnet tandis que Philippe Pasquier vous fera découvrir les nouvelles avancées sur les puits à colonne en géothermie.
Par Mariline Fréchette, Comité édition
Consultez la présentation de la conférence en format PDF.
COUREZ LA CHANCE DE GAGNER UNE CARTE-CADEAU
En raison de la nouvelle réalité, nous vous sondons régulièrement afin de s'adapter. Après chaque Soirée mensuelle, nous offrons aux participants la possibilité d'évaluer les conférenciers en remplissant un formulaire en ligne qui est disponible dès la fin de votre connexion en format virtuel ou par réception d'un lien par courriel de la soirée si vous partcipez en présentiel. Plusieurs cartes-cadeaux seront tirées en direct, le 9 mai 2022, lors de notre dernière soirée mensuelle de la saison 2021-2022. Plus vous participerez plus vous aurez de chances de gagner. Bonne chance à tous!
NOUVEAUX MEMBRES OU MEMBRES DE RETOUR AU CHAPITRE
Nous vous présentons les nouveaux membres ou les anciens membres de retour au Chapitre des mois de juillet et août : Marie-Ève Legault d'Hydro-Québec, Nicolas Paquet de Tetra Tech, Julien Renaud de Sanuvox, David Delombaerde d'Aedifica, Tuan Phan de Preston Phipps, Félix Giroux-Renaud de ORAM Plomberie du bâtiment, Donovan Layne de KSH solutions et d'Ingénia Technologies :Ghyslain Drainville, Fouad Hdidi, John Karellas, Philippe Konidaris, Nacer Kourahmed, Jessica Poulin, Louis-Philippe Seguin et Jean St-Germain.
Devenir membre, c'est avantageux! Vous pouvez consulter les informations sur la facon de devenir membre du Chapitre de Montréal ici.
Bienvenue à tous!
MERCI À NOS PARTENAIRES DE LA SOIRÉE
Richard Boivin
Représentant technique
Enviroair
ET POUR LA DIFFUSION DU WEBINAIRE À:
Notre prochain rendez-vous pour la soirée mensuelle sera le 21 septembre. On vous attend en grand nombre !