CE QUE VOUS AVEZ PEUT-ÊTRE MANQUÉ...SOUPER-CONFÉRENCE DU 10 FÉVRIER 2020
Le 10 février dernier, à l’occasion de la Soirée de recrutement des membres & YEA, le Chapitre de Montréal a reçu M. Christian Lemieux, ing. dont la conférence technique portait sur les appuis financiers pour un bâtiment écoénergétique. Puis, pour la deuxième partie de la soirée, le Chapitre de Montréal a accueilli M. Ryan Sen, ing., qui est venu nous parler des bâtiments commerciaux à l'épreuve du temps, soit la façon de tirer parti de la technologie d'aujourd'hui pour unifier plusieurs systèmes au sein d'un bâtiment.
Conférence technique
Les appuis financiers pour un bâtiment écoénergétique,
Présentée par M. Christial Lemieux, Chargé de projet
Econoler
Gauche à droite: M. Christian Lemieux en compagnie de M. Étienne Séguin-Dupuis
INTRODUCTION
Dans un contexte de réduction de l’empreinte carbone et de maintien des actifs, les propriétaires et locataires de bâtiments commerciaux, institutionnels ou industriels souhaitent inclure des mesures d’efficacité énergétique et de réduction des émissions de gaz à effet de serre dans leurs investissements immobiliers. Que ce soit en rénovation ou en construction, ces projets sont admissibles à une multitude de programmes d’aide financière. La présentation de M. Lemieux nous permettra de démystifier le processus de demande d’aide financière et de mieux comprendre comment maximiser les montants qui peuvent être accordés pour des projets.
POURQUOI L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE
Tout d’abord, M. Lemieux nous a questionné à savoir pourquoi l’efficacité énergétique est un sujet très vulgarisé dès nos jours. De façon générale, en augmentant l’efficacité énergétique, nous utilisons moins d’énergie et nous réduisons en même temps les émissions de gaz à effet de serre, protégeant ainsi l’environnement. Les distributeurs d’énergie comme Hydro-Québec et Énergir doivent supporter le réseau pour offrir les services à leurs clients, alors il est plus rentable d’être efficace.
Également, rendre un bâtiment plus efficace est plus rentable que construire une nouvelle infrastructure. M. Lemieux nous indique qu’au niveau du code de construction, présentement en révision, il est supposé d’ajouter une section pour l’efficacité énergétique et l’adopter au Québec pour des travaux de construction ou rénovation. De plus, en adoptant des solutions favorisant l’efficacité énergétique, nous dépensons moins d’argent pour l’énergie! Cela devient plus attrayant pour les locataires ou gestionnaires d’immeubles, alors c’est non négligeable sur le plan d’affaires.
Dans ce contexte, M. Lemieux nous fait part qu’il sera avantageux d’inclure les appuis financiers et de savoir comment faciliter le processus de demande de subvention pour des bâtiments efficaces. La reddition de compte ainsi que les pièges à éviter seront d’autres sujets que M. Lemieux va traiter durant sa conférence.
LES APPUIS FINANCIERS
Parmi les objectifs des appuis financiers, on mentionne (i) la reddition de compte auprès de la Régie de l’énergie ainsi que (ii) permettre aux organismes et distributeurs d’énergie d’atteindre leurs objectifs en matière d’économie d’énergie. Les appuis financiers pour l’efficacité énergétique ont des répercussions sur les prix de l’énergie et aident au niveau de la compétitivité.
Les avantages des appuis financiers sont divers, comme par exemple la rentabilité des projets ce qui ne se traduit pas une compétitivité interne car les dirigeants vont être portés à présenter les projets plus rentables en priorité. De plus, cela aide à accélérer la transition énergétique et à contribuer au développement de la société. Les sommes des appuis financiers sont non remboursables et la démonstration des gains se fait par la reddition de compte aux organismes subventionnaires.
COMMENT FACILITER LE PROCESSUS
M. Lemieux nous présente quelques bonnes habitudes afin de faciliter le processus de demande d’appuis financiers. Il mentionne que dès le début il faut commencer les démarches, soit dès qu’on a un potentiel de projet sur la table. Il faut également faire des investigations sur l’aide financière possible car si on arrive trop tard dans le processus il se peut qu’il y a des dépenses non-admissibles (prévoir les délais). De plus, une étude de faisabilité détaillée, qui se fait généralement en dedans d’une semaine, permettra de bien mettre les bases de la conception. On peut choisir de faire le processus à l’interne et cela nécessite une bonne préparation ou bien choisir des firmes de génie conseil pour avoir des projets « clés en main ». L’investissement dans la préparation nécessite entre 2 et 8 jours de travail, selon le projet et les programmes visés ainsi que l’achat d’appareil de mesurage pour l’acquisition de données. Avoir une firme de génie conseil sur le dossier, ça implique également qu’elle soit responsable de s’assurer que la demande soit complétée, ce qui sauve beaucoup de temps au client. De plus, ces firmes sont habituées à fournir l’information juste au moment requis.
M. Lemieux mentionne que dans tous les cas il faut bien se renseigner sur les points suivants :
- préparation et dépôt;
- analyse initiale;
- signature d’une entente;
- réalisation des travaux;
- rapports d’avancements;
- rapport final et démonstration des résultats.
REDDITION DE COMPTE
Le processus de reddition de compte implique le suivi dans le temps, une équipe dédiée, une structure qui est établie du début et qui suit dans le temps et également le recalcul des aides financiers. Cela est souvent demandé par les organismes subventionnaires (fonds publics). Autrement dit, la pérennité des gains pour le participant est importante.
Voici le processus de reddition de compte présenté de façon schématique :
Figure 1 : processus de reddition de compte
LES PIÈGES À ÉVITER
Par la suite, M. Lemieux a identifié plusieurs pièges qu’il faut éviter, soit :
- Avoir un projet mal ficelé ou une technologie mal utilisée;
- Manquer d’information ou désinformation concernant les programmes;
- Avoir un échéancier non aligné avec les étapes clés des programmes d’aides financières : une fois qu’on a engagé le programme d’appui financier et s’il y a d’autres délais il faut avertir les personnes concernées;
- Négliger le suivi de performance (construction et exploitation) car la performance du projet est au-delà de l’engagement contractuel (remboursement de l’aide financière). À la fin du projet il faut être capable de démontrer la performance réelle du projet, ce qui s’avère plus intéressant que de la demander aux équipes du projet;
- Pas d’équipe dédiée, pas de champion;
- Recalcul des aides financières.
Conclusion
Cette conférence nous a montré la marche à suivre pour tirer pleinement profit des programmes d’aide financière offerts par les gouvernements du Québec et du Canada, de même que par les distributeurs d’énergie en sol québécois. Par la même occasion, cela nous a permis de nous mettre à jour sur les programmes d’aide financière disponibles et de connaitre les avantages d’inclure les aides financières dans nos projets. C’est certain que cette présentation nous aidera à faciliter le processus de demande et d’obtention de l’aide financière!
Par Magdalena Stanescu, Comité édition
Consultez la présentation de la conférence technique en format PDF.
Conférence principale
FUTUREPROOFING COMMERCIAL BUILDINGS: THE UNIFICATION OF MULTIPLE BUILDING SYSTEMS
Présentée par M. Ryan Sen, B. Eng., Canadian Regional Sales Director, Distech Controls
Gauche à droite: M. Ryan Sen en compagnie de M. Étienne Séguin-Dupuis
La conférence principale du 10 février dernier portait sur l’évolution des contrôles de bâtiments commerciaux, plus précisément sur les enjeux liés à l’intégration des différents systèmes de bâtiment en une seule plateforme unifiée. Tout au long de sa présentation, M. Sen a tenté de démontrer comment tirer parti de la technologie d'aujourd'hui en unifiant plusieurs systèmes de bâtiment au sein d’un immeuble afin de transformer les coûts d’opération traditionnels en actifs stratégiques. Il a également mis en évidence les impacts positifs que cette unification peut avoir sur l'expérience usager. Finalement, il a présenté comment les technologies IP peuvent être mises en œuvre aujourd’hui afin de rendre les édifices commerciaux « prêts pour l’avenir » (voir image 1).
Image 1 : Bâtiment connecté
INTRODUCTION
M. Sen a débuté son élocution parlant de l’évolution des systèmes de gestion du bâtiment (SGB). Alors que traditionnellement, le SGB est mis à profit surtout pour réduire les coûts d’exploitation et la dépense énergétique, aujourd’hui, les systèmes intégrés permettent d’améliorer le confort et la sécurité des occupants. Dans un futur rapproché, le SGB composé de systèmes unifiés permettra d’avoir une vue holistique sur tout le bâtiment. Selon M. Sen, cela permettra un meilleur diagnostique et une expérience client bonifiée telle que la génération des milléniaux l’exige (voir image 2).
Image 2 : Évolution des systèmes de gestion du bâtiment
LA RÈGLE DU « 3-30-300 »
M. Sen poursuit en présentant la règle du « 3-30-300 ». Cette théorie de Jones Lang LaSalle démontre qu’en moyenne, un gestionnaire immobilier dépense 3 $/pi2 pour les services publiques (électricité, gaz, etc.), 30 $/pi2 pour le loyer et 300 $/pi2 en masse salariale. M. Sen pose la question : pourquoi se limiter à réduire seulement la dépense énergétique qui est cent fois moins coûteuse que les employés? Et si on pouvait améliorer la productivité des gens grâce au SGB? M. Sen ajoute qu’une meilleure expérience des usagers permet aux entreprises d’attirer dans leurs rangs de jeunes professionnels pour qui le confort et la qualité de vie est une priorité.
Image 3 : Règle du « 3-30-300 », graphique des coûts ($) par superficie (pi2)
LA TECHNOLOGIE IP
M. Sen décrit ensuite les systèmes IP traditionnels qui sont composés de réseaux (LAN) dédiés par systèmes tel que le contrôle du CVCA, le contrôle d’éclairage, le contrôle d’accès et la vidéosurveillance. Par ailleurs, le domaine du bâtiment voit naître de plus en plus d’équipements qui communiquent directement sous IP tels que les refroidisseurs, les unités de traitement d’air, les compteurs d’énergie, les variateurs de fréquence, les appareils de commutation, l’éclairage et la sécurité, etc.
M. Sen explique que l’unification de réseaux permet une vue d’ensemble du bâtiment et donne des exemples de modules soit la cartographie thermique et d’occupation des espaces, l’intégration de Google Maps pour générer des vues multi-sites, des tableaux de bord enrichis et compatibles avec HTML5, le diagnostic en temps réel, etc. (voir image 4).
Image 4 : Avantages de l’unification des technologies
Bref, pour M. Sen, un « IoT building » offrira une gamme d’avantage comme :
- L’interopérabilité des systèmes menant une intelligence augmentée;
- La création d’édifices durables et soutenables;
- La répartition de l’intelligence à travers tous les composants;
- Une capacité de données accrue;
- La performance;
- Et une expérience usager bonifiée.
ARCHITECTURE DE RÉSEAUX UNIFIÉS
M. Sen parle ensuite de l’évolution des architectures réseaux (voir images 6 et 7). Actuellement, les systèmes dits intégrés comportent une intégration au niveau de la couche IP, mais conservent plusieurs niveaux hiérarchiques et les sous-réseaux à basse vitesse comme BACnet MS/TP ou LonWorks sont encore présents. L’échange des données entre les systèmes se fait donc au niveau supérieur de la couche IP.
Les systèmes unifiés vont plus loin, car il y a « aplatissement » de la couche IP. Un seul réseau est déployé pour tous les systèmes du bâtiment. De plus, les sous-réseaux à basse vitesse et de capacité limitée sont délaissés le plus possible.
Image 5 : Exemple d’architecture intégrée
Image 6 : Exemple d’architecture unifiée
UNE REFONTE DES PLANS ET DEVIS
Ensuite, M. Sen propose une façon d’aborder la spécification des contrôles de bâtiment unifiés. Traditionnellement en silos, les responsabilités s’entrecoupent. Comment faire pour éviter que les différentes disciplines du génie et de l’architecture de bâtiment ne se pointent du doigt? M. Sen explique que les disciplines mécaniques, électrique et télécommunication doivent travailler en étroite collaboration et impliquer « l’utilisateur final » (voir image 7) dans l’élaboration de la solution.
Image 7 : Division des responsabilités contractuelles proposée
Conclusion
Pour terminer, M. Sen mentionne, qu’il revient à des professionnels comme nous, membres de l’ASHRAE, de promouvoir ces nouvelles façons de faire et qu’il est de notre responsabilité de s’assurer que les spécifications émises sont à la hauteur de la technologie disponible pour créer les immeubles de demain.
Par Mariline Fréchette, Comité édition
Consultez la présentation de la conférence technique en format PDF.
GAGNANTS DU CONCOURS " GAGNEZ VOTRE ADHÉSION À ASHRAE MONTRÉAL "
Cinq paires d’adhésion « membre ASHRAE Montréal » pour la prochaine saison ont été tirées parmi les nombreux participants membres qui ont invité un ou plusieurs non-membres au Souper-conférence du 10 février dernier.
Voici les noms des 9 personnes gagnantes* (le non-membre + le membre gagnent leur adhésion*) :
- Arti Kantarjian invité par le membre Jared Gurman, de la compagnie Kolostat;
- Darid Rouheim et Weaam Kakush invités par le membre Olivier Leblond, de la compagnie Pro Kontrol;
- Alexandre Caron invité par le membre Jean-Olivier Hébert de la compagnie Société de contrôle Johnson;
- Marwah Jaber invitée par le membre Rodrigo Flores de la compagnie Trane.
*Selon les conditions du concours. Tous les gagnants ont été avisés de la procédure.
Merci à tous les membres qui ont encouragé le recrutement d’ASHRAE en invitant des non-membres au souper-conférence du mois de février. N’oubliez pas que le recrutement est essentiel pour la pérennité de l’ASHRAE Montréal.
Cliquez ici pour devenir membre ou pour renouveler par l'intermédiaire de la Société ASHRAE.
GAGNANT - ÉVALUATION DES CONFÉRENCIERS
M. Daniel Robert s’est mérité une carte-cadeau à la SAQ lors du tirage effectué parmi tous les formulaires reçus pour l’évaluation des conférenciers de la soirée du mois de février 2020. Félicitations!
À chaque souper-conférence, nous vous offrons la possibilité d'évaluer les conférenciers en remplissant un formulaire en ligne. Tous les participants à la soirée reçoivent un lien par courriel. Une carte-cadeau est remise lors du trirage du souper-conférence suivant parmi tous les répondants. Le prochain tirage aura lieu le 9 mars 2020. Bonne chance à tous !
Gauche à droite: M. Étienne Séguin-Dupuis en compagnie de M. Daniel Robert (gagnant)
VOICI UN APERÇU DES DIFFÉRENTS PRÉSENTOIRS DE NOTRE DERNIÈRE SOIRÉE
PRO KONTROL
Dans le désordre : Olivier Leblond, Farid Rouhiem, Patrice Lavoie, Weaam Kakush, Antoine Kodsi et Sylvain Paquette
VICTAULIC
Michaël Shousha et Antti Valikangas
ACCS LE GROUPE
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Ryan Sen, Catherine Roy-Cardin, Patrick Laramée, Jean-François Gagnon