CE QUE VOUS AVEZ PEUT-ÊTRE MANQUÉ...SOUPER-CONFÉRENCE DU 11 MARS 2019
Le 11 mars dernier, à l’occasion de la Soirée développement durable, le Chapitre de Montréal a reçu M.Normand Mousseau, Ph.D., Professeur titulaire au Département de physique de l’Université de Montréal et directeur académique, Institut de l'énergie Trottier, Polytechnique Montréal. La conférence intitulée « Gagner la guerre du climat – Quelques mythes à déboulonner » se voulait plutôt une prise de conscience des objectifs de réduction des gaz à effets de serre fixés par les gouvernements et de l’absence d’une stratégie concrète pour y arriver.
Conférence principale
Gagner la guerre du climat - 12 mythes à déboulonner
Présentée par Normand Mousseau, Ph.D. Professeur titulaire, Département de physique, Université de Montréal,Directeur académique, Institut de l'énergie Trottier, Polytechnique Montréal
Gauche à droite: M. Francis Lacharité et M. Étienne Séguin-Dupuisen en compagnie de M. Normand Mousseau
La conférence de M. Mousseau a débuté avec une énumération de différents mythes qui ont fait l’objet de son livre « Gagner la guerre du climat ». Ces mythes, et de nombreux autres, sont sans cesse répétés par les politiciens, les groupes d’intérêt, les porte-paroles de l’industrie et les médias. Ils nous donnent l’impression de maîtriser la transition énergétique et nous confortent dans l’illusion que nous pouvons continuer sans risque avec notre façon de faire en protégeant largement le statu quo.
LES DOUZE MYTHES
Voici les douze mythes tirés du livre dont certains ont été présentés durant la conférence :
- La réduction des gaz à effet de serre (GES) améliorera immanquablement notre qualité de vie.
- Le Québec est un leader de l’énergie verte.
- L’hydroélectricité est le pétrole du Québec.
- La lutte aux changements climatiques passe d'abord par la voiture électrique.
- Les Québécois utilisent trop d'électricité.
- La cible de 37,5 % de réduction des émissions de GES s'appuie sur une stratégie détaillée.
- Le pétrole est ici pour longtemps.
- Il suffit d'un prix sur le carbone.
- Le Canada, puissance énergétique.
- Les provinces ont pris le relais du fédéral.
- Le Canada est un vrai pays.
- Il suffit d'un selfie.
Cette douzaine des mythes, dont certains sont plus ou moins vrais, nous amènent à repenser la façon d’agir. Selon M. Mousseau, le fait de refuser de penser correctement représente un coût social et économique. Avec d’autres mots, on pense notre temps à s’appauvrir collectivement en refusant de penser les choses correctement. Alors M. Mousseau se questionne si le problème est bien posé? Si le problème n’est pas posé proprement, il est impossible de se donner des réponses qui sont raisonnables.
Le premier mythe, soit « la réduction des gaz à effet de serre (GES) améliorera immanquablement notre qualité de vie » est la base de la conférence de M. Mousseau et est souvent un mythe proposé par les environnementalistes. Si on réduit les GES, notre société va réduire les GES. Si on veut une société plus verte, il faut le mentionner du début et réussir d’avoir cet « extra » en plus de réduire les GES. La lutte contre le réchauffement climatique passe par la transition énergétique, qui implique élimination du pétrole, du gaz naturel, du charbon et le remplacement par des sources d’énergie à faible émission de GES, renouvelable, hydro-électricité, éolien, solaire, nucléaire, etc. Toutes ces solutions ont des coûts sociaux différents. Il n’y a aucune solution qui ne cause aucun problème. La transition énergétique doit venir d’un niveau supérieur mais aussi de chacun de nous ainsi que du secteur privé qui voit des occasions d’affaires pour bénéficier au maximum.
L’exemple de l’annonce du gouvernement du Québec qui a alloué 3.2 millions de dollars du fond vert pour remplacer la grue diesel par une grue électrique au Port de Montréal a été donné. En chiffres, cela représente 1000$/tonne de CO2 évitée. M. Mousseau nous questionne si cela nous semble cher ou non, dans le contexte que nous payons 18$ la tonne, 4¢le litre. Avec cet argent et une grue achetée en Allemagne nous ne sommes pas certains que ces 3.2 millions sont bénéfiques pour notre société.
À date, au Québec, la majeure partie de la réduction des GES (8%) est due au fait que des industries ont été fermées. Cependant, depuis 2009 les émissions de GES sont stables et c’est ainsi en 2020. Pour cela, on achète des droits d’émission en Californie qui serviront pour moderniser leurs industries au lieu de faire bénéficier nos industries en agissant à réduire nos GES. Alors ce mythe est faux et c’est un blocage majeur, puisque si on ne se rend pas compte que ça nous amène nulle part d’acheter nos droits d’émissions de GES comme société, on rate une occasion de dépenser des milliards de dollars qui vont nous amener à évoluer.
Le deuxième mythe « la cible de 37.5% de réduction des émissions de GES s’appuie sur une stratégie détaillée ».
Le Canada s’engage à respecter sa cible de 2030. Pour ce faire, le Canada veut investir dans le transport en commun, les technologies propres, et l’innovation, et veut travailler avec les provinces et territoires au développement de nouvelles mesures. Canada prévoit aussi des réductions suite à l’augmentation de la séquestration du carbone par les forêts, sols et terres humides.
Les objectifs du gouvernement d’ici 2030, représentent des cibles ambitieuses et exigeantes :
- Améliorer de 15% l’efficacité à laquelle l’énergie est utilisée;
- Réduire de 40% la quantité de produits pétroliers consommés;
- Éliminer l’utilisation du charbon thermique;
- Augmenter de 25% la production totale d’énergies renouvelables;
- Augmenter de 50% la production de bioénergie.
La réduction espérée des émissions de GES liées à l’énergie se veut d’environ 30% sous les niveaux de 2005, soit 732 Mt d’éq. CO2 d’ici 2030. M. Mousseau nous a questionné à savoir si le Québec est capable de réduire sa consommation d’énergie pour atteindre cette cible. L’exemple de la réduction d’énergie de 43% de la consommation de pétrole en 8 ans (1978-2011) a été donné pour montrer le potentiel de réduction au Québec.
Cependant, selon le document Environnement et Changement climatique Canada (2019) Indicateurs canadiens de durabilité de l’environnement : Progrès vers la cible de réduction des gaz à effets de serre du Canada [1], consulté le 15 mars 2019, on prévoit une réduction de GES de seulement 74 Mt sans l’achat. On prévoit également que les émissions du Canada en 2030 seraient de 701 Mt d’eq. CO2, soit 114 Mt d’eq. CO2 de moins que les projections du deuxième rapport biennal du Canada sur les changements climatiques. Avec une cible de 513 Mt, et considérant les divers scenarios réalisés par le gouvernement, M. Mousseau nous fait remarquer qu’il manque encore environ 125 Mt pour atteindre cette cible.
Figure 1 : Émissions d gaz à effet de serre historiques et projections des émissions, Canada, 2005 à 2030 [1]
Figure 2 : Réductions de s émissions prévues en 2030 [1]
Voilà autant de mythes sans cesse répétés par les politiciens, les groupes d’intérêt, les porte-parole de l’industrie et les médias. Ces mythes nous donnent l’impression de maîtriser la transition énergétique et nous confortent dans l’illusion que nous avons les outils pour atteindre nos objectifs de réduction de GES sans toucher à ce qu’on appelle encore le modèle québécois.
La situation n’est pas meilleure dans le reste du Canada, où l’ensemble des gouvernements provinciaux oscille entre objectifs ambitieux et inaccessibles, programmes de réduction des émissions de GES aussi coûteux qu’inefficaces ou, carrément, déni du problème. Quant au gouvernement fédéral, après trois décennies d’inaction, il tarde encore à mettre sur pied une politique nationale sur la question.
Tout au long de la conférence, M. Mousseau déboulonne certains de ces mythes et démontre que la principale barrière à la réduction des émissions de GES n’est pas tant technologique ou scientifique, mais bel et bien politique.
CONCLUSIONS
Cette conférence se voulait plutôt une prise de conscience des objectifs de réduction des gaz à effets de serre fixés par les gouvernements et de l’absence d’une stratégie concrète pour y arriver. On s’est donné des beaux objectifs, il y a des gens qui croient aux transformations mais on n’est pas capable de mettre en place des outils de transformations pour livrer la marchandise et cela a un coût majeur qu’il faut engager. Alors, les efforts sociaux et gouvernementaux doivent être faits conjointement avec l’industrie pour arriver à une cohérence. C’était une belle opportunité pour nous convaincre à s’engager dans la lutte contre les changements climatiques.
Veuillez noter que la présentation Power Point de cette conférence ne sera pas disponible.
Par Magdalena Stanescu, Comité édition
NOUVEAUX MEMBRES D’ASHRAE
Nous souhaitons la bienvenue aux personnes suivantes qui sont des nouveaux membres ASHRAE ou qui ont été réintégrées récemment :
- Mohand Amroun
- Kamal Najim
- Philippe Gauthier
- Elvis Redza
- Julien Bianki
- Anthony Barbiero
- Charles-Etienne Thifault Taillon
- Nima Bonyadi
- Mme Stephanie Nakhle
- Mme Madhawi Suliman Al-Gwaiz
- Mme Meaghan Preston Sauve
- Mme Fahimeh Tatarestaghi
- Mme Catherine Richard-Nobert
- Mme Sahar Javadian
- Hector E Huamani Jimenez
- Philippe Viau
GAGNANT DE LA BOUTEILLE DE VIN - ÉVALUATIONS DES CONFÉRENCIERS
Le gagnant d'une bouteille de vin, lors du tirage pour avoir complété le formulaire d'évaluation des conférenciers du souper-conférence du mois de février 2019, était M. Dominic Robert. Félicitations!
A chaque souper-conférence, nous offrons la possibilité d'évaluer les conférenciers en remplissant un formulaire en ligne dont les participants reçoivent le lien par courriel et de courir la chance de gagner une bouteille de vin lors du souper-conférence suivant. Le prochain tirage aura lieu le 8 avril 2019. Bonne chance à tous!
Gauche à droite : M. Étienne Séguin-Dupuis et M. Francis Lacharité en compagnie de M. Dominic Robert
TIRAGE FONDS DE RECHERCHE 50-50 ASHRAE MONTRÉAL
Une nouvelle façon de promouvoir la recherche à l’ASHRAE par un tirage 50/50 a été faite au souper conférence du mois de mars. Sur une base volontaire, les participants ont eu la possibilité de se procurer des billets: 1 pour 5 $; 3 pour 10 $; ou « un bras » pour 20 $. Un peu moins que 600$ ont été ramassés et le gagnant a été M. Réjean Bouchard. L’autre moitié du montant recueilli a été remis en dons au Fonds de recherche canadien de l’ASHRAE. Il faut savoir que le ratio subvention/contribution pour notre région est de 4,2 $/ 1 $ investi. Nous remercions toutes les personnes qui ont participé à cette soirée et qui ont fait de cet évènement un succès.
Gauche à droite : M. Simon Khaled en compagnie de M. Réjean Bouchard
VOICI UN APERÇU DES DIFFÉRENTS PRÉSENTOIRS DE NOTRE DERNIÈRE SOIRÉE
XYLEM SYSTÈMES d'EAU APPLIQUÉS
Serge Lemay et Mirela Vintila
HYDRO-QUÉBEC
Mélissa Théorêt et Nathalie Bouchard d’Énergir en compagnie de André Labonté et Réjean Bouchard de Hydro-Québec
TRANE CANADA
-
Jacob Wolfe, Hugo St-Amant, Rodrigo Flores et Karl Khouday
TRANSFAB ÉNERGIE
-
Frédéric Blanchet, Bernard Bloui
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