VOUS TROUVEREZ CI-DESSOUS LES RÉSUMÉS DE 3 DES 7 CONFÉRENCES PRÉSENTÉES LORS DE CET ÉVÉNEMENT. LES 4 AUTRES VOUS SERONT PRÉSENTÉS LORS DE NOTRE PROCHAINE ÉDITION DU JOURNAL MONTRÉALER, AU DÉBUT DU MOIS DE MAI.
PARTIE 1 - CONTENU
- Nouvelles données pour les métroploes comme Montréal avec les changements climatiques
- Les systèmes d'optimisation de bâtiment et la cybersécurité
- Les outils de cycles de vie, incontournables des stratégies d'innovation durable
Nouvelle donne pour les métropoles comme Montréal avec les changements climatiques
Présentée par
Daniel Da Silva, M.Sc.A., CEM, Directeur gestion énergétique et environnementale, Office municipal d'habitation de Montréal (OMHM) et
Benjamin Walczak, Directeur de la gestion et du développement des actifs ,Office municipal d'habitation de Montréal (OMHM)
De gauche à droite : M. Benjamin Walczak, M. Daniel Da Silva en compagnie de M. Marc Beauchemin
Daniel Da Silva ainsi que Benjamin Walczak travaillent tous deux à l’Office municipal d’habitation de Montréal (OMHM). À travers diverses statistiques, ils ont présenté l’OMHM et les défis auxquels un tel organisme fait face.
Ayant plus de 55 000 locataires, 833 bâtiments, 950 employés et 6 578 arbres, cet organisme est une société au sein de notre société. La taille du parc immobilier de l’OMHM n’est pas leur seul défi. L’âge moyen de leurs édifices serait d’environ 40 ans. Les habitations ont donc besoin de rénovations en plus d’être remis aux normes. Étant un organisme à but non-lucratif, qui reçoit des subventions des trois paliers de gouvernement (Ville, Québec et Canada), on comprend rapidement qu’ils doivent faire beaucoup avec peu d’argent.
Le second défi de l’OMHM est les locataires. D’abord, le nombre de logements offert n’est pas suffisant pour répondre à la demande. Ensuite, la diversité de la population des édifices est très grande : jeunes, moins jeunes, familles, gens seuls, immigrants, handicapés physiques, etc. Toutefois, tous les locataires sont des citoyens avec peu de revenus. Il est donc primordial que les logements soient adaptés à la réalité de tous les types de résidents.
Troisièmement, le contexte urbain dans lequel travaille l’OMHM ne doit pas être oublié. Que l’on parle des vagues de chaleurs, de la qualité de l’air extérieur ou des matières résiduelles, une simple goutte d’eau fait rapidement boule de neige lorsqu’on est propriétaire de plus de 2500 adresses.
Selon nos conférenciers, les professionnels qui réalisent des projets avec l’OMHM doivent immanquablement comprendre la réalité de la clientèle de l’organisme et réaliser une conception intégrée avec les autres professionnels mais aussi avec la ville et les citoyens.
Malgré son indépendance l’OMHM s’aligne avec l’engagement de la Ville de Montréal en terme d’objectifs de carbo-neutralité et de ville résiliente. L’organisme souhaite donc que les projets en tiennent compte lors de la réalisation des plans et devis. Il est très important pour l’OMHM de ne pas servir de banc d’essai pour les nouveaux produits ou technologies. Leur contexte sociaux-économique n’est pas compatible avec ce type de projet. Ils veulent des bâtiments qui se rapprochent le plus possible des bâtiments passifs. En plus de faire des économies d’énergie, les bâtiments pourront également mieux résister aux vagues de chaleur et de froid qui sont de plus en plus fréquentes.
Les équipes de projets de l’OMHM sont formés de nombreux professionnels. Ils souhaitent être bien conseillés et se disent ouverts à la créativité des professionnels afin d’offrir des habitations de qualité à leur résidents. Finalement, les conférenciers soulignent l’importance de la conception intégrée et de la mise en service pour assurer le succès et la pérennité de leurs projets.
Pour les aider dans la reddition de compte, M. Da Silva et M. Walczak aimeraient que les professionnels utilisent les 17 objectifs de développement durables de l’ONU afin que tous aient un dialogue commun pour convaincre mais aussi expliquer les actions posées.
Et vous, adoptez-vous un mode de vie durable ? https://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/
Résumé par Audrey Dupuis, présidente-désignée
Veuillez noter que la présentation en format PDF de cette conférence n'était pas disponible au moment de publier.
Les systèmes d’automatisation de bâtiment et la cybersécurité
Présentée par
Daniel Joseph H. Klotz, Directeur de produits – Société de contrôle Johnson S.E.C. (membre fondateur de Cybersecurity Alliance)
De gauche à droite : M. Joseph H. Klotz en compagnie de M. Mathieu Rondeau
Joseph H. Klotz est directeur de produits à la Société de contrôle Johnson S.E.C. (membre fondateur de Cybersecurity Alliance). Joseph Klotz a consacré la majeure partie de sa carrière sur l’utilisation de la technologie pour implanter les concepts de durabilité et d’économies d’énergie. Joseph Klotz œuvre dans l’industrie CVCA / SGB depuis 1981, d’abord en tant que gestionnaire des installations, puis directeur des installations publiques, directeur des affaires internationales, et finalement en tant que chef de la direction d’un fabricant de SGB. Il est diplômé de l’Université de Fairbanks en Alaska avec un baccalauréat en gestion des ressources naturelles. Chez Johnson Controls, il est responsable des systèmes de commercialisation des produits et du soutien des ventes pour les contrôles critiques, la gestion de l’énergie et des projets de développement durable.
C’est sous un ton dynamique, professionnel et avec une touche humoristique que nous avons eu la chance d’entendre la 3e conférence de M. Klotz à ASHRAE Montréal.
Il nous fait d’abord voyager dans le temps en nous racontant brièvement l’histoire des contrôles en bâtiment, débutant avec un simple thermostat à fonctionnement tout ou rien jusqu’à la gestion du bâtiment complète avec des protocoles informatiques où on peut suivre l’évolution grâce au téléphone intelligent.
Cet avancé technologique n’est pas arrivé sans son lot d’enjeux en termes de cybersécurité. M. Klotz nous explique les différentes menaces des infrastructures d’aujourd’hui, comme :
- - Java et autres voies d’accès à l’infrastructure informatique;
- - attaques du jour zéro (nouvelle menace pas connue à ce jour);
- - rançongiciel, logiciel malveillant, intrusion et propagation des virus;
- - pirates compromettant les infrastructures et la sécurité;
- - attaques à pivot (Entrée d’un pirate information à travers un thermostat intelligent par exemple pour accéder à des logiciels internes de l’entreprise).
Il nous parle également des vulnérabilités des infrastructures dont par exemples des accès trop faciles aux salles des serveurs où la possibilité trop simple d’y insérer une clé USB. Il nous donne donc 11 idées des meilleures pratiques en matière de TI / SGB incluant le simple fait de prendre le temps de choisir un mot de passe et un nom d’utilisateur sécuritaire et de le changer régulièrement.
Par exemple dans un casino, où le système technologique est en réseau, un pirate informatique a réussi à infiltrer le système complet en utilisant la passerelle d’une caméra de surveillance de l’aquarium de l’établissement. Cet exemple très pertinent nous a bien imagé l’importance d’une étroite collaboration entre l’équipe TI et les joueurs en mécanique du bâtiment.
Il termine en mentionnant que la meilleure protection est d’éduquer les gestionnaires en bâtiment, les consultants et les installateurs systèmes afin de les familiariser avec les enjeux et de les sensibiliser aux vulnérabilités des différentes infrastructures informatiques.
Résumé par Carolane Rhéaume, comité WIA
Les outils du cycle de vie, incontournables des stratégies d’innovation durable
Présentée par
Sophie Fallaha, B.Ing., M.Sc.A., Directrice exécutive, CIRAIG, Polytechnique Montréal
Mme Sophie Fallaha
Lors de cette conférence, Mme Fallaha nous a présenté l’outil de l’analyse du cycle de vie (ACV). La présentation a touché aux étapes de l’analyse de cycle de vie, aux ressources et outils disponibles, aux manières dont les conclusions d’une telle analyse peuvent orienter des décisions stratégiques et le contexte international.
INTRODUCTION
Pour commencer, Mme Fallaha explique qu’une analyse de cycle de vie (ACV) est un outil scientifique qui permet d’évaluer les impacts environnementaux potentiels d’un produit au cours de son cycle de vie entier (voir image ci-bas). Pour s’assurer de la qualité des ACV, cet outil est encadré par les normes ISO 14040 :44. De plus, une revue critique par une tierce partie est requise pour publier une ACV, en particulier pour les ACV qui comparent plusieurs produits ou systèmes.
Figure 1 : Étapes d’une analyse de cycle de vie
Pour continuer, Mme Fallaha décrit les étapes importantes d’une ACV :
1. Définir les objectifs de l’étude
Mme Fallaha conseil de se poser les questions suivantes avant de commencer une ACV :
- Quoi ? Préciser sans ambiguïté le système ou le produit à l’étude.
- Pourquoi ? Définir l’application prévue de l’étude et la raison pour laquelle nous avons choisi cet outil.
- Pour qui ? – Identifier le public visé à qui sont destinés les résultats.
Bien répondre à ces questions est important car les objectifs qui en découlent serviront à guider et à encadrer les prochaines étapes de l’étude.
2. Définir le champ d’étude
Selon Mme Fallahahahalah, un avantage de l’ACV est qu’elle a une approche fonctionnelle : elle vise à évaluer les impacts d’un service rendu plutôt que les impacts d’un produit. Cela permet de faire la comparaison entre les impacts de solutions variées qui peuvent rendre le même service. À cet effet, il est important de bien définir une « unité fonctionnelle » qui servira comme référence tout au long de l’analyse.
Par exemple, l’unité fonctionnelle pour une ACV pourrait être définie comme « fournir 1000 lumens, 12 heures par jour pendant 10 ans ». Avec cette unité, il devient possible de comparer les impacts de combler ce besoin avec des ampoules incandescentes, des ampoules DEL, ou même des chandelles !
Une fois l’unité fonctionnelle définie, il faut aussi clairement définir chaque système à l’étude ainsi que les frontières de ces systèmes.
3. Inventaire du cycle de vie
La prochaine étape implique de décortiquer chaque système en processus. Ces processus sont en fait les sous-étapes du cycle de vie. Dans le cas de l’exemple d’une ampoule, certains des processus qui pourraient être à l’étude sont :
- L’extraction et la transformation des matières premières ;
- L’assemblage de l’ampoule ;
- L’emballage de l’ampoule ;
- Le transport du magasin jusqu’au lieu d’utilisation ;
- Etc.
Ensuite, pour chaque processus, on dresse la liste des intrants (matériaux, ressources et énergie) et des extrants (déchets et émissions à l’air, à l’eau et au sol). À la fin de cet exercice comptable, on devrait avoir une longue liste de substances consommées et émises au cours de la vie du système à l’étude. La quantité de ces substances est calculée par unité fonctionnelle définie plus tôt.
4. Évaluation des impacts des substances
Mme Fallaha explique que plusieurs méthodes standardisées existent pour traduire la liste de substances en impacts détaillés qui peuvent ensuite être regroupés par indicateurs plus général. Le niveau de détail des impacts, présentés comme résultat final, dépend des objectifs de l’analyse. Par exemple, on pourrait faire ressortir en particulier les émissions de gaz à effet de serre, les impacts sur la santé humaine ou les impacts sur l’eau, ou l’on pourrait présenter plusieurs indicateurs qui donneraient un portrait plus global des impacts environnementaux.
Figure 2 :Inventaire du cycle de vie
5. Interprétation des résultats
La dernière étape est d’analyser et d’interpréter les résultats. Comme l’ACV est une analyse itérative, c’est une bonne idée d’identifier les données qui ont un impact important sur les résultats et de les valider.
DONNÉES ET OUTILS DISPONIBLES
Plusieurs ressources et outils existent pour recueillir les données requises afin de compléter une ACV. Parmi les bases de données d’inventaire de cycle de vie (BD-ICV) existantes, Mme Fallaha présente une base de données préparée par le CIRAIG avec des données québécoises qui est disponible sur leur site web. Elle indique aussi que les déclarations environnementales de produit sont une bonne source de données. Finalement, les logiciels Athena « Impact Estimator » et Gestimat sont des logiciels d’ACV qui peuvent être utiles pour le domaine de la construction.
SUPPORT A LA DECISION STRATEGIQUE
Mme Fallaha présente ensuite les avantages d’avoir sous la main les conclusions d’une ACV lors de la prise de décisions stratégiques :
- Au niveau du développement durable, une ACV permet d’éviter que des améliorations locales ne résultent en un déplacement des problèmes environnementaux d'une étape du cycle de vie à une autre, d'une région géographique à une autre ou d'un milieu à un autre.
- Puisque qu’une ACV peut aussi être réalisée pour analyser les impacts sociaux ou financiers d’un système/produit, les conclusions peuvent contribuer à l’efficacité opérationnelle et à la gestion des risques d’une entreprise.
En exemple, Mme Fallaha décrit rapidement un projet que le CIRAIG a réalisé avec un partenaire : une analyse de cycle de vie environnementale et financière a été réalisée pour le portfolio de produits du partenaire ce qui a permis d’identifier ceux qui étaient à améliorer en priorité.
Mme Fallaha souligne également qu’une ACV et une analyse de circularité peuvent être complémentaires et enrichir une réflexion par rapport aux actions à prendre en matière de durabilité.
CONTEXTE INTERNATIONAL
Mme Fallaha présente quelques initiatives et projets pilots en cours au Canada et en Europe qui touchent à l’ACV. Elle mentionne également que l’ACV est de plus en plus intégrée dans des normes et programmes de certification en immobilier tels que LEED et la « norme du bâtiment carbone zéro ».
CONCLUSION
Pour conclure, Mme Fallaha résume que l’analyse de cycle de vie devient de plus en plus un incontournable pour une prise de décision motivée par un réel désir de progrès en développement durable.
Résumé par Claire Kapusta, comité activités étudiantes
Mot de clôture
Énergir tient à remercier ASHRAE Montréal d’avoir organisé le séminaire développement durable sur le thème LE FUTUR ATTEND VOS SOLUTIONS : UNE PERSPECTIVE POUR LA PROCHAINE DÉCENNIE, un sujet d’importance à l’ère de la transition énergétique.
Les participants ont profité d'une consommation offerte gracieusement par Énergir lors du cocktail qui a suivi où les participants du Séminaire ont pu échanger avec ceux du Souper-conférence. Nous remercions à notre tour notre partenaire.
DANS NOTRE PROCHAINE ÉDITION DE MAI - PARTIE 2 - CONTENU
- L'efficacité énergétique d'hier à demain
- Un bâtiment LEED platine et net zéro pour le Centre de formation des tuyauteurs du local 144 ?
- Urgence climatique : comment décarboniser les bâtiments rapidement et intelligemment ?
- Arrimage du développement durable et de l’innovation dans le projet du CHUM phase 2